Je n’ai que mépris pour les idées du parti Reconquête. Cependant l’affrontement du mardi 28 mai avec sa représentante me semble déplorable. La condition des personnes transgenres n’est pas un enjeu des élections européennes. Ce sujet de discussion a entraîné des propos inutiles, et on se demande bien ce que Pétain venait faire là. Où est l’Europe là-dedans ? On attend mieux d’une radio intelligente.

Edito de la médiatrice :

Marion Maréchal, tête de liste du parti Reconquête pour les élections européennes, était au micro du 7h50, mardi, sur France Inter. La tension est rapidement montée sur la question de la transidentité et a pris une tournure inattendue lorsque Sonia Devillers a demandé à son invitée : « Quelle différence entre votre vision de la famille et celle que défendait le maréchal Pétain ? ». Marion Maréchal a vivement réagi à cette question qu’elle a jugé « bête », « dingue » et « outrancière ». « Vous voyez, quand j’entends cette question, je me rappelle pourquoi j’ai envie de privatiser l’audiovisuel public », a lancé la candidate, indiquant que ça ferait « faire 4 milliards d’économies aux Français ».

Tout le reste de l’échange fut à l’avenant, entre agressivité, amalgames et sarcasmes.

Dès la fin de la séquence, le service de la médiation a reçu un abondant courrier. Si une minorité d’auditeurs salue le courage de Sonia Devillers et la félicite pour sa pugnacité et son sang-froid, les autres au contraire, sont critiques à l’égard de la manière dont cette interview a été conduite, tout en précisant qu’ils ne partagent pas les idées du parti Reconquête.

Leurs remarques convergent sur plusieurs points :

Tout d’abord, beaucoup d’auditeurs ont été déçus par la tournure de l’interview, jugée peu constructive, car focalisée sur des sujets clivants, comme la condition des personnes transgenres ou les références à Pétain, des sujets loin des enjeux centraux des élections européennes. Selon eux, cette approche a entraîné des échanges stériles. Elle a été perçue comme une tentative de provoquer plutôt que de permettre un débat constructif sur le programme politique de Marion Maréchal.

Il est important ici d’apporter des éléments de contexte en rappelant que la candidate a elle-même multiplié les propos sur l’homoparentalité, la GPA et la transidentité ces dernières semaines, avec des interviews et des messages sur les réseaux sociaux résolument engagés sur les questions liées au genre et à la famille. C’est donc son propre choix d’en faire un argument en période de campagne électorale. Les attaques de Marion Maréchal contre l’actrice transgenre, Karla Sofia Gascón, récompensée au Festival de Cannes, avaient été publiées 48 heures avant l’interview de France Inter et répétées le lendemain sur France 2. Dans la foulée, six associations ont porté plainte pour « injure transphobe » contre la candidate. Dans l’interview très courte de 7h50 – qui ne permet généralement d’aborder que trois thèmes – ce sujet est donc venu s’intercaler entre les premières questions sur les frappes israéliennes à Rafah et les dernières consacrées à la concurrence avec le Rassemblement national.

D’autres auditeurs ont déploré le ton hostile et caricatural de l’interview, renforçant les critiques récurrentes contre France Inter « de biais de gauche ». La référence au maréchal Pétain a particulièrement suscité l’indignation, des auditeurs ont jugé que cette référence donnait l’impression d’un parti-pris idéologique de France Inter.

Globalement, ces critiques soulignent l’aspiration à des interviews rigoureuses et impartiales, axées sur des questions de fond afin d’éviter les pièges de la polémique facile. Les auditeurs plaident pour que France Inter continue à être un espace de débat constructif pour rester fidèle à sa mission d’information de qualité.

En tant que médiatrice des antennes de Radio France, je tiens à souligner que les critiques exprimées par nos auditeurs sont prises très au sérieux. Leurs réactions sont un indicateur important de notre responsabilité en tant que service public.
En l’occurrence, leurs attentes concernant le respect des invités et la pertinence des questions posées sont légitimes et méritent d’être entendues.

Je voudrais ici rappeler que France Inter s’engage à offrir une pluralité d’opinions et à poser des questions difficiles à tous ses invités, quelles que soient leurs affiliations politiques. Cela fait partie de sa mission de service public de garantir un débat contradictoire.
Pour Sonia Devillers, il est important de confronter les invités à des questions qui touchent à leurs positions idéologiques. Le parallèle avec le pétainisme, bien que jugé déplacé par nombre d’auditeurs, visait à explorer les fondements de la vision de la famille présentée par Marion Maréchal et son ancrage historique, car il constitue un aspect central de son discours.

Au sujet des accusations de partialité, il est inévitable que certaines questions puissent paraître provocantes ou orientées. L’objectif est de pousser les invités à clarifier et défendre leurs positions, ce qui peut parfois mener à des échanges vifs et passionnés. Le rôle du journaliste est également de mettre en lumière des aspects controversés ou potentiellement problématiques des discours politiques. Cela peut inclure des références historiques ou des sujets sociétaux sensibles, afin de fournir aux auditeurs une compréhension plus complète des enjeux.

Des auditeurs jugent cette séquence « ratée », mais pour combien d’interviews réussies ?
L’excellence journalistique est une valeur cardinale des rédactions de Radio France que Sonia Devillers s’efforce de mettre en œuvre chaque jour dans ses interviews sur France Inter. Son engagement envers une information rigoureuse et un questionnement pertinent est au cœur de sa pratique professionnelle. Ceux qui suivent son travail depuis des années le savent, elle cherche constamment à innover et à apporter des perspectives nouvelles dans ses échanges avec les invités.

Sonia Devillers est reconnue pour sa préparation minutieuse et son souci du détail, ce qui lui permet de mener des entretiens qui ne se contentent pas de suivre l’actualité mais qui cherchent à éclairer les enjeux sous-jacents. Cette approche exigeante est ce qui fait la force de ses interviews et ce qui les distingue dans le paysage médiatique.

Les messages que nous recevons habituellement des auditeurs témoignent de cette singularité qui caractérise ses entretiens. Nombreux sont ceux qui louent son approche incisive et sa capacité à poser des questions qui sortent des sentiers battus. Sa manière d’aborder tous types de sujets, de manière très directe et avec clarté, lui vaut le respect de nombreux auditeurs, comme en témoignent les félicitations que nous recevons régulièrement à son sujet et qui sont publiées sur notre site. Ils voient en elle une journaliste qui n’hésite pas à poser des questions difficiles, à confronter les idées et à favoriser le débat public de manière constructive.

L’exercice journalistique est par nature délicat et complexe, tout particulièrement l’interview en direct dans un temps très limité comme le 7h50 qui dure 9 minutes. Ce qui s’est passé mardi à l’antenne en est l’illustration. Il peut arriver qu’un sujet ne soit pas abordé de manière appropriée ou que l’interaction avec l’invité ne se passe pas comme espéré. Ces incidents font partie intégrante du métier et rappellent que, malgré le professionnalisme, l’imperfection est inhérente à toute activité humaine. Les journalistes, comme tous les professionnels, évoluent et s’améliorent constamment à travers leurs succès et leurs erreurs. Ces moments sont des opportunités pour ajuster leurs approches pour de futures interviews avec, en point de mire, cet objectif : toujours fournir une information de qualité, poser des questions pertinentes et offrir aux auditeurs des échanges éclairants.

Pourquoi ne pas poser des questions sur son programme politique, social et autre qui pourrait vraiment l’embarrasser plutôt que cette référence à Pétain ? Qui connaît Pétain et sa fameuse famille patrie dans les jeunes qui vont voter pour elle, et même dans les plus vieux, et les transgenres, puisque là elle a une réponse que vous connaissez déjà ?
Qu’est-ce que j’ai appris ce matin ? Rien, sauf qu’elle a été plutôt pas mal puisqu’elle ne lâche pas l’os qu’on vient de lui donner.
Donnez lui quelque chose qu’elle ne peut pas mordre ou qu’elle pourra lâcher.
Je veux garder ma radio publique, je suis d’accord de payer des impôts pour payer cette radio car elle est variée. Mais s’il vous plaît de bonnes interviews qui font avancer les idées pas forcément celle dans l’air du temps.

En toute franchise l’interview de Marion Maréchal est ratée. La question sur Pétain, c’est vraiment du journalisme à la papy, il y a des moyens bien plus modernes pour combattre l’extrême droite. Et est-ce bien votre rôle de le faire ? Vous pouvez les confronter à toutes les absurdités et contre-vérités de leur programme par exemple. Au lieu de cela vous dévoilez vos opinions avec des questions grotesques et vous remettez une pièce dans la machine qui dénonce France Inter en ramassis de gauchistes. Ce n’est pas subtil. Dommage.

J’ai 62 ans. J’écoute France Inter depuis toujours. J’y apprécie la pluralité des opinions exprimées ainsi que la justesse des analyses.
De plus, je ne voterai jamais pour un parti d’extrême droite, j’ai bien dit JAMAIS.
Cependant, la remarque faite à 7h50 par Sonia Devillers sur un parallèle entre la vision de la « famille » de Pétain et celle de l’invitée était sincèrement déplacée.
Bien que ne partageant pas un instant les opinions de Marion Maréchal, je comprends pourtant sa stupéfaction face à cette remarque.
Non seulement à propos de la remarque, mais également et surtout de l’insistance dont a fait preuve la journaliste en réitérant son propos à une ou deux reprises.
Je ne suis pas certain qu’on lutte efficacement contre les idées de l’extrême droite de la sorte.

Je souhaiterais témoigner mon soutien à Madame Sonia Devillers pour la qualité de ses interviews dans la matinale de France Inter. Son sang-froid, son opiniâtreté, la pertinence des questions abordées avec courage, sa loyauté envers sa profession et le service public, sans se laisser impressionner méritent non seulement soutien mais aussi encouragements sincères.

J’ai 75 ans j’écoute France Inter depuis plus de 50 ans tous les jours, je ne vote pas et ne voterai jamais pour des partis populistes d’extrême droite, pour autant j’ai trouvé vos questions à Mme Maréchal ce matin (notamment le rapprochement avec Pétain) peu efficaces, ce n’est pas de cette façon que vous allez faire baisser les votes populistes bien au contraire.
Cela ressemblait plus de votre part à un réflexe pavlovien qui n’était pas du niveau de France Inter. Vous nous avez habitué à mieux.

Je suis très déçu de l’interview menée par Mme Devillers avec Mme Maréchal qui n’a pas soulevé de questions pertinentes sur son programme aux Européennes mais qui semble plutôt avoir opté pour engluer en quelques secondes l’interview dans une spirale polémique qui est décevante et désagréable comme tout à écouter lorsqu’on est auditeur. Concernant les propos sur la transidentité, la journaliste n’a pas à répéter voire à faire constater en direct à la personne en face d’elle qu’il s’agit d’un délit, il s’agit d’une journaliste pas d’un agent assermenté, d’un huissier de justice, d’un représentant de la loi ou que sais-je. Concernant la question sur le Maréchal Pétain, comment peut-on espérer construire un échange qualitatif en mobilisant des personnages historiques aussi clivants ? C’est clairement du temps d’antenne gâché. Je me suis même demandé si c’était un incident voulu de toute pièce afin de créer le buzz mais certainement pas à la hauteur de ce que j’attends d’un service public en termes de question. A bon entendeur…

J’ai été profondément choqué par l’interview de Mme Maréchal ce matin, au micro de Mme Sonia Devillers. Celle-ci, par ses questions orientées, hostiles et finalement caricaturales a donné raison à tous ceux qui reprochent à France Inter son conformisme de gauche et son wokisme. Un sommet a été atteint ce matin : mise en accusation directe à l’antenne de l’invitée (« ce n’est pas une opinion, c’est un délit »), convocation de Pétain dès la mention du mot « famille », etc. Je précise que je ne suis pas un électeur de Mme Maréchal, ni un partisan du Rassemblement National.

Je vous contacte au sujet de l’interview politique du 28/05/2024 sur France Inter de Mme Marion Maréchal par Mme Sonia Devillers, pour vous faire part de mon désarroi et de ma déception devant l’évolution du contenu des émissions politiques de France Inter. Non pas qu’il soit étonnant de constater l’emprise idéologique et l’orientation politique de certains journalistes de l’antenne (après tout, il existe également des radios avec des journalistes plutôt orientées à droite, bien que celles-ci soient moins financées par les Français que Radio France). Mais que de telles ficelles, au demeurant aussi inefficaces politiquement, soient utilisées à l’encontre de certains représentants politiques, ne peut que rabaisser le débat public et contribuer au discrédit massif dont souffrent les journalistes. Poser la question sur l’écart qui pourrait exister entre le programme de Reconquête et la politique du Maréchal Pétain n’est pas le signe d’une grande finesse, ni d’une grande appétence pour la nuance. Il me semble que nous sommes nombreux à regretter une certaine époque où la nuance, l’écoute, l’intelligence, la mesure, la finesse guidaient les émissions politiques de France Inter. Et ça n’est heureusement pas incompatible avec des opinions politiques affirmées ni avec une sensibilité de gauche revendiquée. Mais de grâce, épargnez-nous les raccourcis historiques douteux et les postures moralisatrices d’un autre temps qui, encore une fois, sont contreproductifs désormais.

Bravo pour la clarté et le rare professionnalisme de Sonia Devillers de ce matin face à Marion Maréchal. Enfin une journaliste ! Un vent de fraîcheur !

Je suis à 200% pour ce que fait France Inter dans la forme, le fond et les idées. Je ne partage pas les idées de l’extrême droite. Mais ce matin Sonia Devillers a remis une pièce dans la machine pour que les détracteurs de France Inter fassent entendre la petite ritournelle : « c’est avec nos impôts que sont payés ces journalistes ». J’ai trouvé la question de Sonia Devillers tellement en décalage avec l’entretien et après visualisation de la vidéo de constater dans le ton de l’interview qu’il se dégage de l’animosité envers l’invité. Ce type de comportement qui est pratiqué sur d’autres stations avec pour seul but de faire le buzz me déplait particulièrement. Ce type de pratique ne peuvent que desservir la juste cause du service public.

J’ai été choqué par la réplique de Sonia Devillers à Marion Maréchal : « …vous me racontez n’importe quoi… » Le travail de Mme Devillers est, me semble-t-il, de donner l’occasion à ses invités de développer leurs idées pour permettre aux auditeurs de s’en faire une (mais peut-être n’ai-je rien compris). Elle n’est pas l’inquisitrice chargée de juger de la « bonne moralité politique » des idées défendues à son micro à l’aune de ses propres convictions. Se serait-elle permise une telle remarque avec un invité de la « gauche bienpensante » qui ne manque pas de dire, elle aussi, n’importe quoi ? Et pour terminer, pourquoi toujours envoyer Pétain à la figure d’un candidat de la droite dite extrême ? Se permet-elle de renvoyer ses invités LFI ou communistes à leurs origines Léniniste, Trotskyste ou Stalinienne, (grands humanistes devant l’Eternel) ? Peut-être qu’un peu plus d’impartialité donnerait plus de corps au débat. Si, en tout cas cette attitude agressive vise à décrédibiliser ces candidats d’extrême droite, force est de reconnaitre que cela semble raté.

Je n’ai pas pour habitude de commenter quoique ce soit à propos des médias mais là, je ne peux m’empêcher de vous écrire pour réagir à l’interview effectuée par Sonia Devillers envers Marion Maréchal ce matin. Comment espérez-vous combattre les mouvements d’ultra droite en posant des questions aussi nulles ? Quand allez-vous comprendre que vous ne faites que renforcer les rangs de ces partis politiques en vous abaissant à des parallèles aussi mal venus qu’inaudibles pour les électeurs ? Ressaisissez-vous car vous ne faites plus de journalisme mais juste du buzz. On gagne une bataille sur le fond des idées avec des arguments pertinents d’aujourd’hui. Reprochez-vous par exemple aujourd’hui, aux communistes d’hier, leur adoration pour Lénine ou Staline ? Jamais… Je me désole du niveau des candidats d’aujourd’hui mais aussi de l’évolution du journalisme. Je dois sans doute vieillir ou alors ne pas être aussi intelligent qu’eux. 

Je suis un opposant à Marion Maréchal et j’ai été choqué par le questionnement de Sonia Devillers. Aujourd’hui le débat politique en France tient plus de l’invective que du dialogue. J’attends des journalistes en général et en particulier de France Inter, au service de tous, le respect de chaque invité et l’exigence du questionnement pour éclairer le débat. Cette interview témoigne d’un parti-pris choquant. Un journaliste ne doit jamais « être aux ordres du pouvoir » mais au service de ceux qui écoute et cherche la vérité.

Bravo à Sonia Devillers pour avoir gardé son calme face à l’agressivité de Marion Maréchal ce matin. C’était terrible d’entendre ces attaques et commentaires personnels envers une journaliste qui fait son travail !