Dans le 6-10, Sonia Devillers recevait donc une Afghane réfugiée en France. L’entretien était passionnant et le témoignage édifiant. Cependant, la fin de ce direct m’a quelque peu choqué surtout quand on sait que la voix des femmes de ce pays sont muselées et leurs conditions de vie épouvantables. En Effet, quand l’invitée Naveen Hashim a souhaité ajouter un dernier et ultime mot au terme de l’entretien et comme si la parole des Afghanes n’étaient déjà pas suffisamment bridées dans leur pays, la journaliste n’a pas donné suite et sans plus d’affabilité que cela, nous sommes passés au billet de Matthieu Noël. Symboliquement, j’ai trouvé cela dommage et maladroit car la parole donnée à l’invitée méritait peut-être une entorse au fameux timing si important en radio.
Pour terminer sur une note positive, j’en profite pour vous dire que je fais partie des auditeurs qui apprécient particulièrement votre antenne et en général toutes celles de Radio France. Belle rentrée à vous !
Sonia Devillers vous répond :
Chers auditeurs, chères auditrices,
J’ai moi-même regretté de devoir couper Naveen Hashim dans son élan. Nous avions 1mn30 de retard et notre ligne de mire à tous, c’est le journal de 8H qui ne peut pas être décalé outre-mesure. Seulement, à l’antenne, les auditeurs ont entendu Matthieu Noël et ont pensé que je privilégiais la parole d’un humoriste au témoignage d’une femme afghane. L’effet est accablant, j’en conviens parfaitement, d’autant que Naveen Hashim m’a énormément émue. Si elle arrive à faire sortir sa sœur du Pakistan, j’aimerais les recevoir toutes les deux.
Sonia Devillers
J’apprécie beaucoup votre présence le matin sur France Inter. Ce matin, votre invitée afghane a répondu à vos questions intéressantes de manière intéressante, éclairée et éclairante. Elle voulait ajouter une remarque voire un message. Vous lui avez coupé la parole d’un très sec « l’interview est terminée ». J’aurais voulu savoir ce qu’elle souhaitait ajouter. Peut-être pas grand-chose, mais j’en doute. Les auditeurs de France Inter sont certainement exigeants en matière d’horaire, les annonceurs certainement encore plus. Cependant l’importance annoncée dès la veille de cette interview aurait à mon sens nécessité que l’invitée en eût le dernier mot. Je continuerai à vos écouter avec attention et intérêt, et je vous souhaite une bonne journée !
Naveen Hashim avait une dernière communication à faire et vous ne l’avez pas laissée parler.
Il y a des moments où l’urgence de la parole ne peut pas dépendre de contraintes éditoriales de confort.
Mauvais choix : ne l’avoir pas laissée s’exprimer pour quelques secondes de plus, je pense, mais choix à faire dans l’immédiateté, donc difficile.
J’apprécie plutôt Sonia Devillers, c’est pourquoi je me permets d’écrire pour lui dire « comment ça sonnait » de l’autre côté du poste ce matin. J’ai été en effet choquée lorsqu’elle a refusé tout sec à son invitée afghane, tout juste exfiltrée et qui n’avait pas dormi de la nuit…« d’ajouter quelque chose » car l’interview était terminée. Je sais que le temps est compté au millième surtout lors d’une matinale, mais franchement, c’était brutal, d’autant que ces si précieuses secondes niées à cette femme dont la parole était question de vie ou de mort… étaient destinées à Mathieu Noël (et à ses plaisanteries sur la difficulté de passer après un si lourd sujet).
Bref, le timing certes, mais avec discernement c’est encore mieux.
PS. Par ailleurs j’ai beaucoup aimé l’interview de Sonia Devillers au rugbyman l’autre jour, et je ne suis pas spécialement fan de rugby 😉
Ce matin mardi 5 septembre, j’ai écouté avec émotion l’interview de Naveen, l’une des réfugiées afghanes arrivées récemment en France. Cette femme a beaucoup souffert et souffre encore en pensant à ce que vivent sa sœur et ses amies restées au pays. C’est pourquoi je n’ai pas apprécié du tout que vous ne lui permettiez pas d’ajouter quelques mots. Je sais bien que la radio met un point d’honneur à respecter les horaires (contrairement à la télévision…), mais là, franchement, ergoter pour trente secondes supplémentaires, c’était mesquin. Tout ça pour écouter les plaisanteries de l’humoriste de service qui tombaient comme des cheveux sur la soupe (encore qu’il s’en est tiré honorablement, je craignais pire) … Quand il s’agit d’envoyer la publicité, France Inter ne se gêne pas pour faire démarrer le journal avec un peu de retard… Le drame des femmes afghanes méritait bien une minute de parole supplémentaire.