A retrouver dans la lettre #41 de la médiatrice

Covid-19 : maladie médiatiquement inépuisable

Une semaine largement dominée par les questions liées au Covid-19 et l’incompréhension des auditeurs au sujet de différentes informations : l’immunité collective, les chiffres, les oubliés de la crise économique et la perspective des congés de la Toussaint.
Dans cette Lettre également, des auditeurs qui n’ont pas vraiment apprécié une chronique sur les incivilités à vélo, des auditeurs qui saluent la mobilisation de France Bleu Azur à la suite des intempéries exceptionnelles ayant dévasté des dizaines de communes dans les Alpes-Maritimes. Et leur coup de cœur cette semaine pour la lettre de Giulia Foïs adressée à une jeune femme, à l’occasion de la journée mondiale des filles dimanche prochain.


« Je suis très surpris de constater que le studio Franceinfo des Informés n’ait pas été adapté au contexte sanitaire. Des intervenants sont sans masque. Avant de donner des leçons tous les soirs, vos invités devraient commencer par donner l’exemple. »

« Masque obligatoire à l’école, au travail, dans les villes mais pas dans les studios (lieu de travail) de France Inter ? »

« Je pense que les médias doivent donner l’exemple et ont une part de responsabilité quant à l’acceptation des Français vis à vis des mesures actuellement prises contre la Covid-19. »

Les auditeurs nous ont régulièrement fait part de leur incompréhension, voire parfois de leur franche colère, au sujet du hiatus entre les messages de prévention sanitaire délivrés sur les antennes et le fait que, dans les studios, les journalistes et leurs interlocuteurs s’exprimaient sans masque. Certains nous demandant même de leur indiquer le protocole en vigueur.
Ces reproches, sur le non-port du masque dans les studios, ne pourront plus être adressés à France Inter. En effet, en raison de l’accélération de l’épidémie de Covid-19, Laurence Bloch, la directrice de la chaîne, a demandé en début de semaine, à toutes personnes intervenant sur l’antenne de porter un masque. Les masques chirurgicaux ont été privilégiés par rapport à ceux en tissus car ils ne dégradent que légèrement le son.
Le port du masque s’appliquait déjà à France Inter depuis qu’il a été généralisé début septembre dans les entreprises, mais une exception avait été ménagée pour les animateurs et leurs invités, comme dans l’ensemble des médias audiovisuels, afin de préserver la qualité du son et/ou de l’image.
Désormais à France Inter, « tous les gens de l’antenne portent un masque chirurgical en studio (…) quel que soit le format de leur intervention ». Les invités sont priés eux aussi de venir systématiquement masqués. Le but est d’éviter au maximum le risque de contamination ou de cas contacts, ce qui contribue à préserver la continuité des programmes.

Besoin de cohérence

Au fil des mois, le besoin de cohérence ne cesse de s’exprimer dans les messages. L’opinion est en effet déstabilisée par la contradiction des propos entendus, tous médias confondus :
« Vous passez plus de temps à tenter de créer des polémiques autour de la COVID au lieu de faire de la pédagogie pour expliquer, rassurer et fédérer. (…) Votre rôle est d’informer et non de polémiquer ou d’interpréter les informations. Plus vous serez proactifs vis à vis de ce fléau, moins nous aurons de problèmes. La situation est bien assez compliquée et vous avez un rôle pédagogique essentiel à jouer. Vous en avez largement les moyens ! Comme tous les citoyens, vous devez être responsables et vecteurs d’exemple. »
« Je n’en peux plus ! Trop d’informations peu précises voire erronées. Depuis le début de l’épidémie de COVID, c’est le summum ! »

Dominique Dupagne, médecin généraliste à Paris, anciennement chroniqueur dans l’émission « La Tête au carré », invité vendredi dernier dans le Téléphone Sonne, consacré à l’information en temps de pandémie, a avancé une explication. L’opinion serait déstabilisée par : « une voix discordante, une voix forte qui est la voix du professeur Raoult qui donne un message qui n’est pas celui des autorités sanitaires, qui n’est pas celui non plus du comité scientifique et qui est porté par un homme qui fait partie de la communauté scientifique. Il a une forte réputation, une assise, une position donc quand vous avez un rebelle au sein du système alors là ça panique complétement les gens ». Et cela brouille les messages.
Car en effet qu’observe-t-on depuis les mois de mars ? Les médecins ne sont pas d’accord entre eux. Les scientifiques se querellent dans le contexte d’une situation complexe où tout est porté sur la place publique, face à un auditoire peu formé en matière scientifique ou médicale, journalistes y compris comme l’a indiqué le journaliste Nicolas Martin, producteur de « La Méthode scientifique » sur France Culture lors des Assises du journalisme qui se tenait à Tours il y a une semaine.

L’édition 2020 tentait de tirer les premières leçons de cette séquence médiatique sans précédent avec une double question : l’épidémie de Covid-19 a-t-elle aggravé la défiance envers les médias, ou peut-elle au contraire contribuer à les rapprocher des citoyens ? La qualité de l’information sur le coronavirus, n’a pas toujours été au rendez-vous, surtout au début. La faute, selon Nicolas Martin, à un manque de culture scientifique chez les journalistes : « Une leçon de cette crise, c’est que si dès le départ on forme les journalistes d’information générale à la lecture de la science, si on leur donne dans leur cursus initial, dès la 1ère année, deux-trois jours, ou pourquoi pas une semaine de formation à la culture scientifique (…), cela donne des réflexes, permet d’éviter certains écueils. Et je vais le dire de manière un peu provocatrice, si on avait commencé ça il y a 10 ans, aujourd’hui on n'(aurait) pas Didier Raoult. ».

Lorsqu’un scientifique de renom se singularise dans l’espace public, assume des choix de communication non validés par ses pairs et contourne les médias traditionnels face à un public assoiffé de réponses, il devient extrêmement séduisant. Cependant, dans le contexte d’une crise majeure, ce positionnement peut s’avérer préjudiciable pour la société entière car, dès lors, pour le grand public, comment se forger un point de vue ? A qui faire confiance ? Le dernier qui parle a raison ? Ou bien préfère-t-on écouter celui qui a davantage d’influence, de charisme, de force de persuasion ?

Lorsque la singularité d’un chercheur s’exprime vigoureusement, à contrecourant, dans une période aussi trouble, certains estiment que c’est nuisible pour tous, y compris pour le travail des journalistes ; ces dissonances cognitives affaiblissent en effet leur crédibilité et accentuent la défiance du public.
En témoignent les messages reçus. Les auditeurs se disent perdus : injonctions contradictoires, données incomplètes, chiffres à foison, fiabilité des indicateurs discutée, le traitement éditorial du coronavirus continue à susciter un flot de questions et de remarques :
« Prenez le temps de réécouter sérieusement toute votre émission. En toute honnêteté vous devriez vous rendre compte que sur nombre de sujets, vos intervenants (un épidémiologiste, chef du service de parasitologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et un médecin généraliste, président de la Confédération des syndicats médicaux français ndlr) ont dit une chose et quelques minutes après, son contraire ! Au début de l’émission, c’est le comportement des Français qui pose problème, à partir des ⅔ de l’émission c’est l’incurie de nos dirigeants qui ressort (en particulier sur la politique des tests). Alors, au final qui est responsable de la situation actuelle ? On veut culpabiliser la petite fille de sa grand-mère. Etonnamment, ce qui était intéressant (presque surréaliste) c’est l’intervention du dernier auditeur : il a fait « avouer » plus clairement à vos intervenants que les contaminations étaient en train de plafonner depuis quelques temps. Ils l’avaient déjà laissé entendre en cours d’émission, mais sur la fin c’est beaucoup plus clair ! A quoi servent alors les mesures qui sont en train d’être prises si elles sont sans rapport avec la réalité observée ? Et vient la conclusion… Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont vos intervenants : le problème c’est la saturation potentielle de notre système de santé. Notre système de santé n’est pas en mesure de tout prendre en charge ! »

Pourquoi ne vouloir trouver qu’un seul responsable à la situation actuelle alors que les causes sont multifactorielles ? Conséquences dans l’opinion publique : confusion et incompréhension. Pour y voir plus clair, les auditeurs suggèrent des angles d’interviews, des angles de reportages et souhaiteraient que des réponses leur soient apportées sur les antennes. Au menu des questions : l’immunité collective, les chiffres, les oubliés de la crise économique et les congés de la Toussaint.

Quid de l’immunité collective ?

« J’entends beaucoup d’aberrations, de contradictions. Comment peut-on dire que la population doit s’immuniser et même temps renforcer les gestes barrières ? »

« Ce lundi matin, un épidémiologiste sur France Inter expliquait que la seule façon de ralentir ou d’arrêter ce virus était que 50% ou 60% de la population soit immunisée, donc ait été contaminée. Parallèlement, nous sommes incités à tout faire pour ne pas être contaminé. C’est incompréhensible… Pouvez-vous nous éclairer ? »

« Vous fermez les bars car nous sommes en crise sanitaire, mais alors pourquoi laisser tous les matins les travailleurs prendre le métro ?
Une grande contradiction ! On nous prive de la liberté de nous amuser mais on nous force à travailler et à prendre des transports en commun infectés ! Augmentez le nombre de transports ! C’est urgent ! »

« Je me pose la question suivante : pourquoi ne parle-t-on pas du risque de contamination en grande surface, dans les bus les métros et les trains. Pourquoi restreindre encore et toujours les restaurants ? Et non pas les autres lieux à risque ? Nous avons vraiment l’impression que le focus n’est que sur la restauration. »

« Comment parvenir à une immunité collective à 50% tout en respectant les gestes barrières ? Les jeunes auraient-ils raison, finalement en se « relâchant » et ainsi nous aider à parvenir à ce « 50% » ? Voilà par exemple une contradiction qu’il serait intéressant de clarifier. »

La question de l’immunité collective a été évoquée par Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, médecin, généticien et essayiste, invité, mardi 6 octobre, dans les Matins de France Culture : « On entend tellement de choses, tout le monde dit n’importe quoi (…). Le résultat du confinement, c’est qu’il n’y a pas d’immunité collective. Mais si on avait laissé l’immunité collective se dérouler il y aurait eu en France entre 200 000 et 350 000 morts. C’était le prix à payer. La Suède qui a joué un peu ce rôle, la Suède, elle, a 5 à 10 fois plus de morts par millions d’habitants que la totalité des pays limitrophes. Alors vous voyez ce que cela serait si on avait 5 à 10 fois plus de morts que tous les pays limitrophes ! (…) [l’expérience suédoise] est un échec. C’est vraiment ce qu’il ne faut pas faire. Ils ont mis les vieux sous cloche. Les vieux sont morts. C’est une hécatombe épouvantable. Chez ceux qui n’ont pas été sous cloche, globalement, la mortalité dans le pays est 5 à 10 fois plus forte que la totalité des pays : le Danemark, la Norvège, la Lettonie, l’Estonie, etc. Il y a donc une hécatombe chez les plus anciens et, en plus, l’effondrement économique car aucune économie ne vit en autarcie. L’effondrement économique est plus important (…). S’il y a quelque chose qu’il ne faut pas faire c’est le modèle suédois ».

Les chiffres avancés par le scientifique ont fait bondir des auditeurs. Un message parmi d’autres :
« Ce matin, Monsieur Kahn a affirmé que la Suède avait 10 fois plus de décès que les autres pays européens proportionnellement à sa population. J’ai regardé les chiffres en France : la situation est la même de l’ordre de 5 000 sur 10 millions et 30000 sur 67 millions, soit environ 0.0005. Pourquoi affirmer de telles erreurs dans une période où on ne croit plus aux chiffres délivrés par les médias ? »

Il s’avère que ces auditeurs n’ont pas correctement écouté le propos. L’invité n’a jamais cité la France. Il évoque les pays limitrophes de la Suède et, vérification faite, tout ce qu’il affirme est rigoureusement exact. La Suède a en effet 5 à 10 fois plus de morts par millions d’habitants que ses pays limitrophes.
Il arrive que les auditeurs se trompent lorsqu’ils écoutent une antenne. Ce qui étonne en l’espèce, c’est qu’ils aient tous cru entendre le même propos alors que celui-ci n’a pas été formulé par Axel Kahn.

Il arrive également qu’un invité fasse une confusion. Ce fut le cas, hier, dans le 5/7 de France Inter.

Les chiffres : confusion et précisions

Carine Wolf-Thal, Présidente du conseil national de l’ordre des pharmaciens, a indiqué qu’en France la grippe faisait « entre 10 et 14 millions de morts chaque année ». Mathilde Munos, présentatrice de cette tranche, tente alors de corriger ce chiffre, aussitôt interrompue par la Présidente du conseil national de l’ordre des pharmaciens qui confirme catégoriquement son propos et ce chiffre vertigineux. Réaction d’une auditrice à l’attention de la journaliste :
« Je n’ose imaginer votre réaction, les yeux écarquillés et un terrible doute en direct à l’antenne !!! Vous avez tendu une perche à votre interlocutrice, puis un vrai bateau de sauvetage ! Rien à faire, elle confirme !!! Des millions !!! ».

D’autres auditeurs ont écrit, effarés d’entendre ce chiffre :
« Une pharmacien a dit : 14 millions de morts en France de la grippe ! Il faudrait absolument la démentir quand même ! ». C’est exactement ce que Mathilde Munos a fait à l’issue de l’interview comme le commente cet auditeur : « Même reprise par la journaliste l’invitée persiste et signe !!! Heureusement que la journaliste a redonné un chiffre plus raisonnable à la fin ! ».

Quels sont les chiffres de la grippe ? Rappelons qu’elle touche 2 à 8 millions de personnes en France chaque année et que l’on enregistre 10 000 à 15 000 décès. Dans le monde, la grippe saisonnière est responsable de 290 000 à 650 000 décès par an, soit une moyenne de 470 000 décès selon l’OMS. On est donc très loin des 14 millions de morts de la grippe par an en France, chiffre soutenu mordicus sur la première radio de France par la Présidente du conseil national de l’ordre des pharmaciens, qui a probablement voulu parler en milliers et non pas en millions.

La voix des oubliés

Chiffres toujours, ceux du secteur économique. Mardi, l’Insee a estimé que la reprise de l’économie devrait être stoppée net au dernier trimestre de 2020, avec une stagnation du PIB à cause de la résurgence de l’épidémie, confirmant sa prévision d’une récession de 9% cette année.

C’est dans ce contexte que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé hier que l’accès au Fonds de solidarité allait être élargi à de nouvelles activités et aux entreprises jusqu’à 50 salariés, contre 20 jusqu’ici. Seront dorénavant éligibles les entrepreneurs ayant enregistré une perte de 70% de leur chiffre d’affaires en raison de la crise sanitaire liée au Covid, contre 80% précédemment. Le fonds de solidarité était réservé depuis le mois de juillet aux secteurs du tourisme, de la culture et du sport.

A ce propos, on a beaucoup entendu, dernièrement sur les antennes, les restaurateurs, les gérants de bar ou de salles de sports. De même, la situation alarmante pour les plus précaires a été évoquée, notamment mercredi matin, lors du grand entretien sur France Inter par Véronique Fayet, présidente du Secours catholique : « Ce qu’on voit, ce sont des gens qu’on ne connaissait pas, beaucoup qui travaillaient ou travaillent encore, qui étaient dans une situation de précarité et qui basculent dans la pauvreté. Les jeunes sont très concernés, puisqu’ils enchaînaient les petits contrats : quand tout ça s’arrête, ils n’ont droit à rien. On a aussi des auto-entrepreneurs, des commerçants, des artisans, des intermittents du spectacle… »

Toutes ces voix ont eu la parole sur les antennes, cependant des auditeurs souhaiteraient que l’éventail des profils de salariés ou des secteurs économiques soit plus large.

« Je vous écoute sur la pauvreté et en particulier celle des jeunes. J’aimerais bien que vous parliez aussi, dans une prochaine émission, de la précarité des femmes qui se retrouvent seules avec un salaire de 780 euros, un loyer à payer. Pas d’aide parce qu’elles hébergent aussi leur enfant qui travaille mais à qui elles ne demandent rien vu qu’elles souhaitent qu’ils puissent mettre de l’argent de côté afin qu’ils se prennent un logement. »

« Oubliés ? C’est certain.
Invisibles ? C’est à croire.
Par ignorance du sujet ? Probable…
Merci de vous pencher sur le cas de tous les travailleurs/entrepreneurs indépendants en portage salarial ! Je n’entends parler que de mesures en faveur des entreprises, de leurs salariés, des auto-entrepreneurs, commerçants mais jamais des milliers de portés (portage salarial). Beaucoup sont en souffrance, vivent avec très peu, en qualité de travailleurs intermittents, ils n’ont pas nécessairement droit à des aides. Penchez-vous sur le sujet »

« Nombre de salariés vont être malheureusement sans emploi, mais vont pouvoir s’inscrire au chômage ; par contre, qu’en sera-t-il des professions libérales ? »

« Les CDD en évènementiel ont été oubliés contrairement aux intermittents et aux sociétés… on est dans une situation dramatique et personne ne parle de nous. »

« Que faites-vous pour elles et les personnes qui travaillent dans le milieu de la nuit ? Ce sont les grands oubliés, personne n’en parle. »

La situation est en effet critique pour de nombreux travailleurs. Au-delà des bars et des restaurants, le passage en zone d’alerte maximale a signifié pour Paris la fermeture des foires, des salons professionnels et des cirques, des jauges plus limitées dans les centres commerciaux, des grands magasins et les amphis universitaires, ainsi que la fermeture des piscines aux adultes et des salles de fitness.
La région parisienne où la situation dans les hôpitaux inquiète sérieusement, les prochaines semaines s’annonçant difficiles.

Exit la vague voici « la marée », à l’horizon des congés de la Toussaint

Lundi matin, sur Franceinfo le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch envisageait l’annulation des congés, notamment de la Toussaint, pour les personnels soignants, en raison du contexte épidémique, « On souhaite que certains [personnels de l’hôpital] puissent renoncer à leurs vacances » (…) « On ne leur dit pas non autoritairement » a-t-il assuré avant de parler d’incitations. « Beaucoup de personnels ont déposé des demandes de congés pour la Toussaint. Souvent, pour la Toussaint, on prend des vacances parce que les enfants sont en vacances, donc on a mis en place un système de garde d’enfants », assure Martin Hirsch.
« Plus vous portez le masque, plus vous faites attention, plus vous télétravaillez, moins les soignants seront obligés de déprogrammer leurs vacances », a rappelé Martin Hirsch.

Las, les mesures tombent au fur et à mesure de l’évolution du virus. Hier matin, l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a déclenché le « plan blanc renforcé » et demandé à tous les hôpitaux et cliniques de la région parisienne de « mobiliser toutes leurs ressources » pour anticiper un « afflux important » de nouveaux malades du Covid-19.
C’est « une décision lourde » qui « veut dire qu’on va prendre une marée très forte et qu’il faut mettre toutes les forces dans la bataille », a prévenu le directeur de l’ARS, Aurélien Rousseau. Ce dispositif de crise signifie notamment le rappel possible de personnels en congés.

Les congés de la Toussaint, sont d’ailleurs de plus en plus évoqués par les auditeurs qui s’interrogent et souhaiteraient que leurs questions soient relayées auprès des autorités :

« Mon compagnon et moi-même sommes enseignants en collège de province dans lequel l’épidémie circule peu. En discutant des vacances, nous nous disions que les gens allaient voyager dans leurs familles et sans doute propager le virus dans d’autres régions.
Ne peut-on pas soumettre au gouvernement de limiter les déplacements à 100km, voire 50km pour que le virus stagne ? »

« À la vue de la situation ne devient-il pas nécessaire d’anticiper sur ce qui va se passer en décembre en décidant dès maintenant un confinement ciblé pour les vacances de la Toussaint afin de dégonfler la situation et pouvoir traverser décembre en limitant les dégâts, y compris commerciaux ? »

« Bientôt les vacances de la Toussaint. On bloque les villes comme en Espagne ? Ou bien comme pendant le confinement on laisse la pandémie se répandre en province ? »