Tout d’abord, merci pour France Inter et ses infos pertinentes et intelligemment présentées.
Toutefois, comment peut-on utiliser les termes « adolescente » et “jeune fille” pour une ENFANT de 9 ans ? Est-ce pour amoindrir l’horreur de ces situations que vos journalistes s’obstinent à traiter de « jeune fille », l’enfant de 9 ans qui vient de se suicider ou celle qui a été victime de viol (et donc de pédophilie) ?
Je ne suis pas la première auditrice à vous le faire remarquer, alors pourquoi ne faites-vous rien à ce sujet ?
Lors du décès d’une enfant de 9 ans par suicide, la journaliste a parlé de « jeune fille ». Il me semble que ce terme est vraiment inapproprié. Je remarque que souvent les différents termes relatifs aux âges de nos jeunes est problématique. Pré-ados, ados, jeune fille… c’est souvent bien emmêlé et flou. Il arrive qu’on parle de jeune fille de 15 ans victime d’abus sexuels en les nommant « enfant ». Les mots ont du sens. Nommer correctement ces enfants et ces jeunes est essentiel pour reconnaître leur étape de développement, leur vulnérabilité ou leur autonomie. En vous remerciant d’être attentif à ce sujet.
Au journal de ce mardi, une journaliste rendait compte du suicide d’une enfant de 9 ans en Moselle. Bien sûr, cet acte tragique m’a bouleversée : comment une enfant aussi jeune peut en arriver là ? Mais au-delà de ce sentiment, j’ai été étonnée par la journaliste qui, par trois fois, a qualifié cette fillette de « jeune fille ». Je viens de vérifier sur le dictionnaire Larousse : une jeune fille est une « fille pubère ou femme jeune non mariée » alors qu’une petite fille est une » fille jusqu’à l’adolescence, une fillette ».
On peut penser que je pinaille, mais les mots ont un sens précis ; les employer à tort et à travers ne fait qu’ajouter de la confusion dans les esprits. Laissons les enfants grandir à leur rythme !
Vis-à-vis d’un enfant suicidaire, que faire ? Le journaliste reprend une tournure de son invitée : « Vous vous sentez démunie, désœuvrée ». Désœuvrée ? L’adjectif signifie « Qui n’a rien à faire, qui n’a plus d’activité essentielle ; privé de son centre d’intérêt » ; synonymes : inactif – inoccupé – oisif (Larousse en ligne). Décidément, on parle un drôle de français sur Franceinfo. On pardonne une faute de français à un invité, mais qu’un journaliste la reprenne à son compte, surtout dans le cas présent, c’est absurde. On suppose qu’il voulait dire « on se sent impuissant ». De telles fautes de vocabulaire sont difficilement pardonnables sur une chaîne nationale.