Cher France Inter,
Il y a un an, je m'épanchais sur cette page, début de pandémie, soignante en psychiatrie mobilisée, mari et enfants partis à la campagne, durée indéterminée de ce no man's land inquiétant, et dans tout cet inconnu, France Inter en bande-son, réveil rassurant du journal de 7h, podcasts à gogo en rentrant en solitaire.
Et alors 1 an après, on en est où??
Maris et enfants ont fini par rentrer, et oui il y a longtemps en fait, après 6 semaines qui m'ont paru un siècle; évidemment ils ne sont pas prêts de repartir ;)
Les patients affluent dans le CMP où je travaille, on n'est pas en réa c'est clair, mais la vague psychiatrique est bien là, afflux de souffrances, d'angoisses, d'incertitudes, de pertes de repères, de décompensations plus graves pour certains, d'hospitalisations parfois nécessaires dans un hôpital public à la dérive... bref pas la joie et en même temps privilège de ce métier d'écoute, de la richesse des échanges, de cette humanité qui persistent malgré tout ce chaos.
Et alors France Inter dans tout ça?? Et bien toujours là et bien là...
Franchement chez moi c'est presque comme si on vivait avec une bande de Nicolas, Léa, Augustin, Eva.. direct, podcast, on prend tout, et on commence la journée avec Daniel M, réveil juste avant 7h pour ne pas le rater, rire à 7h au lit c'est quand même cool pour commencer la journée, et là, j'ose à peine l'avouer, on traine jusqu'à 7h15, 20, 25 voire 30! Oui petit plaisir du matin à trainer sans en avoir le temps, un truc dingue, pas du tout normal, mais tellement sympa de faire un truc pas normal en ce moment.
Bon après c'est souvent le rush et on se dit que demain, on se lèvera juste après le journal de 7h, pas plus... et ça marche quasiment jamais, parce qu'on aime vraiment bien les 80 secondes...
Voilà France Inter, on t'aime, nos enfants aussi qui sont complètement dingues avec les Odyssées, à faire des calculs pour savoir quel jour vont sortir les nouvelles, Laure G. aussi on a carrément l'impression de vivre avec!
Bref 1 an après, on fait avec, comme tout le monde, on s'adapte à cette vie si étrange, on se dit qu'il ne faut pas trop s'habituer parce que c'est objectivement vraiment tellement space, on a trop envie de ciné, théatre, resto, on dit aux enfants que tout ça sera bientôt un mauvais souvenir (on y croit!), et en attendant on... écoute France Inter!