Bonjour, j'ai écouté hier, comme chaque vendredi ou presque, l'excellent Frédéric Fromet. Comme souvent il n'a pas manqué de me faire sourire. Mais hier, derrière la parodie et la loupe grossissante de l'exercice, je me suis dite que finalement on n'aimait bien mal notre agriculture. Je ne suis pas experte du sujet mais je vis en campagne et je vois ces hommes et ces femmes qui ont certes de gros tracteurs pour les besoins de leur travail (si pour faire face à mon bureau j'ai un fauteuil confortable je ne vois pas pourquoi quelqu'un qui travaille des heures durant dans un tracteur devrait avoir un vieux machin pourri en guise de tracteur pour me faire plaisir), bref gros tracteur oui mais pas franchement vie de luxe, arrêtons les clichés s'il vous plaît et sur une radio comme Inter j'ai un peu d'espoir. Ces hommes et ces femmes travaillent 60, 70h par semaine, n'ont pas de week-end (des animaux ont besoin de soin 7j/7) et souhaitent vivre de leur travail et pas de subventions. Aujourd'hui certains dégagent à peine un SMIC. On ne peut pas non plus ériger le bio en solution absolue en éludant les aléas et les contraintes de ces modes de production... sans parler de leur fragilité économique... c'est trop réducteur. Pourquoi sommes-nous plus scandalisés par une usine qui ferme pour cause d'actionnaires gourmands que de voir notre agriculture disparaitre pour les mêmes raisons ? Bien sûr, le monde agricole a la même proportion d'idiots, de profiteurs et de d'hypocrites que n'importe quelle autre catégorie socioprofessionnelle... mais les autres... ?