Le médiateur est un homme sympathique mais il n'a aucun pouvoir...

Déplorons-nous l'abus de pub (mutuelles, entreprises commerciales, organisation catholique et tutti quanti...) ? Il nous dirige vers le cahier des charges élastique de la pub sur ce qui reste de service public.

Fulminons-nous contre l'usage intensif de termes et tournures anglo-saxons ? Il transmet à "qui de droit" dont c'est le cadet des soucis (Nagui et P. Clarke en sont de bons exemples...).

Regrettons-nous les fautes crasses de français (oh non, les cas sont trop abondants !) ? Il est bien d'accord (du participe passé évidemment...), mais ne peut rien faire...

Désolé...

 

La Médiatrice Radio France vous répond
29/10/2015 - 20:08

Le
médiateur n’a en effet aucun pouvoir ni aucune autorité pour décider de
supprimer la publicité, une émission qui déplait à quelques auditeurs, corriger
les fautes d’orthographe ou interdire aux animateurs l’emploi d’un mot anglais
ou d’une expression inappropriée. En revanche, contrairement à ce que vous
dîtes, le médiateur peut faire (et non "ne peut rien faire"); il a un
pouvoir d’influence qu’il utilise et qui est pris en compte. Je l’ai déjà écrit
(https://mediateur.radiofrance.com/article-le-silence-du-m-diateur): tous vos
messages, sans exception, sont lus (même si nous ne les publions pas tous). Ils
sont ensuite envoyés aux journalistes, animateurs, directeurs, rédacteurs en
chef, etc concernés. Chaque semaine, je rédige une lettre d’information
destinée à tous les dirigeants de Radio France reprenant les grandes tendances
des réactions ou commentaires des auditeurs (relayées ensuite auprès de leurs
équipes), je participe à la réunion des directeurs de rédaction durant laquelle
je les alerte sur les sujets ou les thèmes qui font débat pour de nombreux
auditeurs; enfin, toutes les deux semaines, je participe à une réunion avec le
directeur délégué aux antennes et aux programmes où je me fais le porte-parole
des auditeurs. Mon rôle est également d’expliquer comment fonctionne la radio,
pourquoi telle décision ou tel reportage, les difficultés de couvrir certains
événements, etc. Une fois par semaine sur France Info, deux fois par mois
sur France Culture et une fois par mois sur France Inter, je viens sur ces
antennes répondre aux questions ou réactions des auditeurs, en compagnie de la
personne la plus concernée par le sujet.

Je sais, par les nombreux retours qui me sont adressés en interne,
que nombre de journalistes, animateurs, producteurs, rédacteurs en chef
tiennent compte de vos remarques. Un exemple très récent : une
présentatrice météo m’a signalé qu’elle venait de changer sa façon d’énoncer
les grandes régions géographiques, suite à une remarque très pertinente d’un
auditeur, remarque que je lui avais communiquée avec un petit commentaire.

Evidemment,
je n’ai pas le pouvoir de supprimer la publicité sur Radio France, mais
l’alerte que j’ai adressée à la suite des nombreux messages reçus au moment de
l’afflux de pub sur France Inter et France Info a été parfaitement entendue par
les responsables; ce qui est sûr, c’est que la publicité ne sera pas supprimée
(ce ne serait pas viable pour Radio France ; encore moins dans le contexte
budgétaire actuel), mais sa présence ne sera pas accrue et sa répartition mieux
effectuée sur l’antenne. Pour des émissions ou des méthodes de travail, les
changements ne peuvent pas être forcément immédiats, mais des remarques peuvent
être prises en compte la saison suivante.

En
conclusion, j’espère ne pas n’être qu’ « un homme sympathique »,
car je peux vraiment vous affirmer que le médiateur et sa petite équipe (deux
personnes) mettent tout en œuvre pour que vos messages, vos réactions, vos
remarques soient entendus. Et c’est un gros travail, passionnant, d’autant que
nous savons que nous sommes écoutés… Avec, quand même cette précision que j’écris
régulièrement en toute transparence : ce n’est pas parce que trois,
quatre, voire vingt auditeurs n’aiment pas un animateur ou une émission que la
chaîne va modifier sa grille de programme. On peut penser que des milliers d’autres
– qui n’écrivent pas – apprécient. En revanche, je peux expliquer – ou faire
expliquer – (dans les "Rendez-vous du médiateur" ou sur le site) le pourquoi de certains choix d’antenne et alerter les responsables de Radio France si je sens se
dessiner un véritable rejet. Mais ce sont les résultats d’audience qui diront
précisément si les auditeurs adhèrent ou non aux programmes des antennes. 

Bruno DENAES, médiateur des antennes.