Je pensais que depuis sa disparition en 453, Attila et ses potes nous laisseraient en paix. Mais je suis inquiet : ils sont revenus… subrepticement mais ils sont là, sous différentes formes (ils acceptent les femmes aujourd’hui) mais ils sont bien là, avec leur insistance légendaire, leur désir de nous assouvir à leurs affirmations, à vérifier que nous avons bien compris leurs messages, leur pillage intellectuel, leur barbarie linguistique.
Tous les matins entre 7 heures et 9 heures, je les entends…je me cache, me bouche les oreilles et les oublie mais ils reviennent. Je les retrouve au 13/14. Même modus operandi. « La situation n’est pas meilleure dans le Sud-Ouest de la France, hein, où il pleuvra sans discontinuité toute la journée » ? Et je doute de moi. Suis-je devenu sourd, au point qu’il faille me rappeler avec entêtement que je dois me méfier du Sud-Ouest de la France. Peut-être faut-il que je consulte un ORL, que je me fasse équiper d’aides auditives ? L’après midi me recommande de réfléchir…
Alors je me lance un défit : essayons une dernière fois lors du créneau 19/20, avec le journal et le téléphone sonne (vais-je l’entendre ?) … Oui, je l’entends et pour un peu je ferais bien le 01 45 24 7000, mais j’ai peur de ne pas entendre l’opérateur alors je poursuis l’émission.
Je constate : 1 heure supplémentaire de rappel à l’ordre « Oui, les forces de police sont bien intervenues, hein, dans le quartier des… ».
Le verdict est amer. Ils sont encore là. « Attila et ses hordes barbares ne sont pas morts, hein, ils foulent au pied avec acharnement notre propre langage. »
Je n’ai plus qu’à changer de radio.
C’est bien dommage.