Lors du journal de 13h du mercredi 7 septembre dernier, deux journalistes nous informaient de l'agression de femmes, et de leurs compagnons, pour la raison que celles-ci portaient des shorts.
Mais plutôt que de simplement dire ce que je viens d'écrire : " ces deux femmes portaient des shorts", Bruno Duvic ajoute "deux femmes vêtues normalement pour se promener dehors en été" puis la journaliste commente "Elles portent des shorts, rien d'anormal puisqu'elles font du roller".
J'ai entendu le "normalement" et il m'a choquée.
Souligner qu'il y a des situations où il est normal (légitime) pour une femme de porter un short, c'est dire en même temps qu'il y en a où cela ne l'est pas. Sans doute ce n'est pas ce que ces journalistes ont voulu dire, mais peut-on croire que l'usage de la langue est sans conséquence ? Je pense à l'inverse que non seulement la langue dit quelque chose du monde dont elle provient mais aussi qu'elle le constitue.
Nous utilisons, femmes et hommes, sous couvert de plaisanteries ou de commentaires bienveillants, des mots qui, bien loin d’être anodins, consolident et font perdurer un sexisme latent.
A mon sens, puisque tout est prétexte ces derniers temps à défendre les droits des femmes (dit-on), il serait bon de commencer par être particulièrement vigilant quant à l'usage des mots (et en particulier sur lorsqu'on à sa charge d'informer). Ne serait-ce que pour ne pas faire en sous-couche ce qu'on prétend dénoncer.