Monsieur le médiateur,

Ce matin j'ai été profondément choqué par les associations de mots, d'idées tant implicites qu'explicites de Charline Vanhoencker durant "sa pastille" humoristique de 7h58 sur l'élection de Donald Trump. Une radio comme France Inter ne saurait accepter que de tels propos laissant penser que les enfants Trump vont désormais faire vivre l'entreprise Trump en bâtissant des tours de logements dans les colonies et dans les territoires occupés (géographiquement la Cisjordanie), puissent être prononcés. Il s'agit de propos malhonnêtes, qui ne sont absolument pas drôles. Elle permet à des personnes, au mieux peu informées, au pire mal intentionnées de se les réapproprier au premier degré. Ces propos de Ch V pourront ainsi être repris et légitimés tant par des Chrétiens traditionalistes ou intégristes, que des imam également intégristes ou de personnes pratiquants le BDS appartenant à l'extrême gauche, comme à l'extrême car ayant été tenus sur une antenne raisonnable et objective. Ces personnes auront beau jeu de dire que ces propos ont été tenus sur une "vraie" radio.
Ce qui a été pratiqué ce matin, sous couvert d'humour, c'est une banalisation de l'antisémitisme, une dieudonisation de l'humour. Ce matin a resurgi un antisémitisme au quotidien, celui des années 20 - 30. Celui des anti-dreyfusard, celui de Drieu La Rochelle, celui de Céline. Un antisémitisme qui nous conduit à celui de Maurice Papon. Mme Vanhoencker a hélas rejoint cette cohorte nombreuse, trop nombreuse. C'est pour moi grave et indigne d'une radio de qualité, a fortiori d'une radio qui appartient au service public. Bien à vous.
David Clérici, catholique pratiquant.

La Médiatrice Radio France vous répond
16/11/2016 - 10:06

Bonjour,

Votre message évoquant une forme d’antisémitisme m’a étonné, car, après réécoute, je n’en trouvais aucune trace. A moins d’interpréter le fait que le mari d’une des filles Trump soit de religion juive, ce que j’ignorais, ainsi que Charline Vanhoenacker, comme je confirme l’explication que nous a donnée Patrick Cohen qui dirige le 7-9 :

 » Charline Vanhoenacker m’assure qu’elle s’est inspirée d’un long papier du Soir de Bruxelles ce week-end, qui montrait les accointances de Trump avec la droite israélienne et imaginait les conséquences géopolitiques de son élection. 

Elle ignorait totalement (tout comme moi) que sa fille était juive. Et si elle l’avait su, elle aurait évité ce passage pour éviter toute interprétation tendancieuse. Elle m’assure enfin (et je lui fais toute confiance, pour travailler quotidiennement avec elle) qu’elle est dépourvue de vision militante sur ce dossier« .