Monsieur,

Ce matin, Madame LOISEAU, ministre des affaires européennes, été l'invitée du 7-9.
Interrogée sur la situation de Monsieur DARMANIN et l'interview, par Médiapart, de "Sarah" qui l'accuse d'abus de faiblesse, elle a fait un parallèle à la fois très contestable et, surtout, faux en sous-entendant que Médiapart traitait de manière très différente Gérald DARMANIN et Tariq RAMADAN, en indiquant que Médiapart demandait la libération conditionnelle de Monsieur RAMADAN.

Abonné à Médiapart, j'ai lu assez attentivement le traitement des ces deux affaires par le média en ligne :
* en ce qui concerne les accusations contre Tariq RAMADAN, elles ont été très largement relayées - et avec détails - par Médiapart (autant de détails que pour Monsieur DARMANIN). Et Médiapart, qui n'a jamais contesté avoir donné dans le passé la parole à Monsieur RAMADAN, n'a jamais, dans les articles signés de sa rédaction, indiqué que sa libération conditionnelle était souhaitable. S'il a publié un appel dans ce sens, il s'agit bien d'un appel sur le blog des "Invités de Médiapart" et non pas d'une position du journal. Un récent article souligne la diversité des points de vue du monde musulman sans prendre position. Il me semble que les journalistes qui intervewait Madame LOISEAU aurait du contester cette affirmation.
* en ce qui concerne Monsieur DARMANIN, les articles de Médiapart reprennent les propos des deux femmes qui portent des accusations et montrent bien les limites de celles-ci. Et, il ne me semble pas avoir lu de quelconques appels à une incarcération préventive de Monsieur DARMANIN ni même à sa démission. Plutôt des interrogations sur des attitudes qui semblent différentes selon la nature des accusations qui portent sur les ministres.

Je regrette donc ce qui m'a semblé un manque d'impartialité de la rédaction de ma chaîne de radio préférée ! Et je souhaite que ce point de vue lui soit adressé et avoir une réponse.

Cordialement,

Yannick ANVROIN

La Médiatrice Radio France vous répond
27/02/2018 - 14:12

Vous contestez les paroles de la ministre qui, comme pour tout invité, sont libres. Vous reprochez aux journalistes de ne pas l’avoir contrée par rapport au contenu de Médiapart. Je peux vous comprendre, mais comprenez également que nous ne pouvons pas connaitre tous les articles, toutes les enquêtes de nos confrères. Pour être honnête, j’avoue que j’ignorais également tout ce que vous affirmez. Sur des faits précis, le rôle du journaliste est en effet de ne pas laisser dire des contre-vérités, mais, en direct, il est impossible de vérifier les affirmations d’un invité.