Nul doute que Mathieu Garling va devenir un bon client sur France Culture. Cet élève de l’École normale supérieure était l’invité du journal de 12h30 ce mardi. Il a tout de même fallu attendre longtemps pour comprendre pourquoi : il est co-signataire d’une tribune publiée dans Libération, tribune hostile à Parcoursup. Interrogé sans grande passion, il a livré sa vision de l’élève engagé. Il évoque l’occupation et le blocage de l’ENS, mais on ne lui demande pas de s’expliquer sur le caractère très minoritaire de cette action, et pas plus sur les dégradations diverses commises pendant cette brève occupation. L’élève Garling se lance dans un vibrant plaidoyer de l’engagement affirmant, avec une certaine fierté semble-t’il, que des élèves de Normale sup se retrouvent dans les « cortèges de tête ». Personne ne moufte à cette affirmation. Qu’est-ce qu’un cortège de tête ? On en a vu la traduction immédiate l’après-midi même lors de la manifestation unitaire des syndicats de fonctionnaires. L’auto proclamé « cortège de tête » se manifeste uniquement par la violence dite « gratuite » (pas pour les personnes qui en sont victimes). Il est tout de même étonnant que le journaliste n’interroge pas Mathieu Garling à ce sujet pour qu’il précise sa pensée. Il faut dire que l’on a entendu sur France Culture tout le bien dont il fallait penser de ces « cortèges de tête ». Ceci par la grâce du sociologue Manuel Cervera Marzal qui en avait fait l’éloge chez Erner, lequel n’avait pas davantage moufté. Manuel Cervera Marza trouve la chose en quelque sorte « créative ». C’est effectivement une grandiose avancée : avant le cortège de tête était en queue de cortège des manifestations, maintenant il est devant. On voit que l’histoire avance à grands pas. Il me revient que l’auteur du Savant Cosinus et de la Famille Fenouillard a été élève de l’ENS. Le créatif Georges Colomb, s’il revenait, n’aurait aucune peine à se trouver de nouveaux personnages à brocarder, peut-être moins gentiment qu’il ne le faisait. Soyons charitables, on ne va pas rappeler non plus les années soixante quand un certain nombre d’élèves de l’ENS prophétisaient dans le maoïsme et sa trépidante révolution culturelle un horizon indépassable, comme on disait.