Changer le titre était le strict minimum. Merci également de reprendre un peu le contenu. Mise à part mettre de l'huile sur le feu et relancer des rancœurs racistes de tous bords, quel était l'objectif ce cette publication?

La Médiatrice Radio France vous répond
20/11/2019 - 16:15

Florent Latrive, délégué au numérique de France Culture vous répond :

Nous sommes interpellés depuis mardi matin sur les réseaux sociaux à propos d’une vidéo sur le sujet de la couleur des statues grecques.

Débutons par un mea culpa : l’accroche du tweet et du post Facebook portant la vidéo, mal formulée avec un second degré maladroit, laissait penser que nous découvrions naïvement l’état des connaissances sur la couleur des statues grecques, voire que des historiens avaient à dessein caché la vérité… Ce n’est évidemment pas le cas, le texte du post Facebook a été modifié, le tweet supprimé puis reposté avec une accroche plus juste. C’est une erreur, nous l’avons corrigée et en tirons les enseignements.

Pour le reste, la vidéo s’appuie sur une exposition en cours à la Villa Médicis, à Rome, pour apporter de la connaissance. Elle décrit comment les statues grecques, colorées, ont été longtemps montrées et copiées privées de couleur ; à partir du contenu de l’exposition et de l’apport d’une chercheuse et d’un chercheur, il est raconté l’histoire de ces représentations, la façon dont les historiens et archéologues, notamment grâce à des techniques récentes, peuvent retrouver les polychromes originaux. Mais aussi la manière dont la politique et les prismes idéologiques ont interféré avec la couleur des statues, de reproductions romaines en redécouvertes de l’Antiquité.

Les idées exposées à ce titre par l’un des chercheurs ont conduit l’hebdomadaire Marianne à nous taxer de « complotistes indigénistes » et de dénoncer une « pastille [qui] relève davantage du militantisme décolonial que de l’information d’intérêt général. »

Le savoir doit être débattu, et il est légitime que la connaissance nourrisse le débat politique comme nous le prouvons chaque jour par nos émissions, nos journaux, nos articles ou nos vidéos. Nous déplorons en revanche les attaques qui nient l’exigence constante avec laquelle nous portons éditorialement le pluralisme des points de vue et la profondeur de savoirs.