J’ai été un peu surpris d’entendre Bernard Henri Lévy parler comme si c'était évident d’une « épidémie de terreur » et de constater qu'aucun de ses interlocuteurs n’a réagi à ce terme de « terreur »
Pour ma part, je n’ai jamais ressenti de « terreur » (ce qu’on peut ressentir, je suppose, si on est pris sous un bombardement), ni même de « peur » (ce qu’on peut ressentir quand on sait qu’un bombardement va avoir lieu ou qu'on va chez un médecin qui doit vous annoncer le résultat d'un test sur le cancer) : je parlerais plus simplement d’ « appréhension raisonnée », et pour moi l’expression la plus appropriée durant cette épidémie, c’est « Va falloir faire gaffe ! ».
Je pense que la plupart des gens ont été et sont dans le même cas, sauf ceux qui ont pensé que tout ça était une blague, qui n’éprouvaient que de la rage à l’idée de « se faire avoir », ainsi que les gens chez qui « on ne pense pas, Monsieur, on ne pense pas ».
Ce qui a donné les apparences de la « terreur », d’un monde soumis à une quelque chose de terrorisant, c’est la généralisation de mesures qui ont donné aux villes l’apparence de villes sur le point d’être bombardées (quand tout le monde est aux abris). Mais ce n’était qu’une apparence : je crains que Bernard Henri Lévy ait pris cette apparence pour une réalité qui n’existe que dans son analyse beaucoup trop excessivement hyperbolique (c'est un euphémisme) !
Par ailleurs, bien que je ne pense pas qu’il faille renoncer pour toujours à se serrer la main, je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une façon républicaine de se saluer. Il faudrait analyser le serrement des mains, mais il peut signifier d’autres choses (par exemple, dans la procédure très proche du « tope là ! », qui n’avait rien de « républicain », c’était une façon de s’engager dans un contrat d’ordre commercial, donc asymétrique).