Cher Monsieur,
il me semble que vous devriez écouter attentivement, crayon en main, des 20 derniers journaux publiés sur France Culture. Mon impression est que les journalistes, consciemment ou inconsciemment, font comme si les auditeurs étaient au courant des attendus d'une décision, d'une proposition, des faits justifiant la décision ou la proposition, et se contente de la rappeler sommairement sans jamais la mettre en contexte, et passent ensuite tout de suite la parole aux adversaires de la décision. Il est rare qu'ils prennent la peine de donner des informations permettant de se faire une idée objective.
Exemple pour la Pologne : une phrase pour rappeler la démarche d'Emmanuel Macron concernant les travailleurs détachés. Mais un long commentaire expliquant la position de la Pologne, avec la citation de la première ministre, insultante pour le président. Pas un mot sur les aides massives reçues par la Pologne, pas un mot sur le virage ultraconservateur depuis 2015, pas un mot sur le nombre de travailleurs détachés polonais et les conditions de leur emploi lorsque l'organisme qui les expédie prélève un montant pour leur hébergement, et la « triche » sur la réalité de leur contrat.
J'ai encore en mémoire la grève chez Dacia et l'indignation du journaliste, sans aucune allusion à la réalité du salaire des travailleurs de Dacia, mieux payés que la plupart des ouvriers roumains. La moindre des choses aurait été de transformer les 250 € par mois en parité de pouvoir d'achat.
La mission des journalistes de Radio France n'est pas de montrer leur lucidité et leur « objectivité » en donnant systématiquement la parole à l'opposition, quelles qu'elles soient, sans jamais prendre la peine d'expliquer les motivations des décisions ou des propositions gouvernementales. Ceci était vrai du temps de Sarkozy, du temps de François Hollande où la parole des déserteurs du PS et de la droite était beaucoup plus répercutée que la justification des décisions gouvernementales, et l'est maintenant avec Emmanuel Macron . Le même phénomène a eu lieu pour les cinq euros de l'APL, et il est patent pour la loi travail où seule le explication et les arguments de l'opposition sont explicités, qu'il s'agisse du montant des indemnités de licenciement ou de la fameuse « inversion des normes ». Cela me semble un vrai problème de déontologie.

La Médiatrice Radio France vous répond
28/08/2017 - 17:25

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