Une fois de plus , je suis triste de constater que des heures d'antenne sont consacrées aux attentats commis par l'EI en Occident , Manchester et Londres dernièrement , avec analyses oiseuses , réactions émues et lacrymales mais que l'attentat de Kaboul a juste fait l'objet d'une mention brève , malgré des morts nombreux dont des femmes et des enfants
Je ne peux m'empêcher de penser que décidément un mort caucasien et un mort basané ça ne vaut pas la même chose
Car Kaboul n'est pas plus loin de nous que les USA et un attentat avec 90 morts américains nous vaudrait des heures de flash spéciaux etcommentaires , depuis les spécialistes du renseignement jusqu'aux pédopsychiatres
Et je ne peux m'empêcher de penser que malheureusement l'EI a de beaux jours devant lui , car je crois que c'est aussi cette inégalité là , avec tout l'état d'esprit dont elle est révélatrice , qui fournit des troupes fraiches à cette organisation démente
peut être suis je stupide et y a t il autre chose que notre occidentalo centrisme en cause et que je ne vois pas
mais je suis médecin et un gosse déchiqueté , quelle que soit sa couleur de peau , ça me fait exactement la même émotion , parce que des gosses déchiquetés j'en vois régulièrement et que sous la peau , la chair et les os sont les mêmes , exactement .

La Médiatrice Radio France vous répond
06/06/2017 - 18:36

Je comprends votre message très sensible et humain. Sur le fond, vous avez parfaitement raison: une victime de la guerre ou du terrorisme n’est pas moins importante selon le lieu où son corps a été la cible de fanatiques. Mais comme pour vous dans le traitement des blessés, nous sommes appelés à faire des choix, parfois difficiles, mais liés à des raisons professionnelles. Ainsi, la proximité géographique ou culturelle influencera forcément l’importance donnée à un événement: nos auditeurs s’intéressent plus à ce qui se passe à Londres, Berlin ou Washington… Tout comme les médias afghans parleront plus de ce qui se passe au Pakistan, en Inde ou en Iran. Il y a aussi des raisons matérielles: nous avons des correspondants permanents dans ces villes et non à Kaboul. Bien sûr, tout cela ne nous empêche pas d’évoquer les attentats de Kaboul ou d’Egypte. Nous l’avons fait, mais, il est vrai, dans des proportions moindres – et pour les raisons que je vous ai indiquées – que pour Londres ou Manchester.