Je viens d'écouter, avec une semaine de retard, l'émission l'Esprit public de dimanche dernier, et d'apprendre l'éviction de Jean Louis Bourlanges de cette émission.
Je suis particulièrement choquée de cette décision qui me parait stupide.
Les arguments mis en avant par la direction de France Culture ne sont en rien convaincants, pour toutes les raisons évoquées par Jean Louis Bourlanges lui même, alors que sa réponse est frappée au coin du bon sens. On peut ajouter que les autres participants à cette émission ont des opinions politiques bien connues, voire des affiliations partisanes, même s'ils n'ont pas annoncé soutenir officiellement tel ou tel candidat. Cet argument, selon lequel M. Bourlanges ne pouvait plus participer à l'émission car il soutenait officiellement M. Macron, ne vaut pas puisque, comme l'a dit Philippe Meyer, il était parfaitement possible de décompter du temps d'antenne de M. Macron les propos de M. Bourlanges.
Si France Culture renonce à la discussion entre personnalités d'opinions diverses sous des prétextes aussi fallacieux, nous sommes perdus !
On ne peut qu'encourager Philippe Meyer et tous ceux qui participent à cette émission à résister de toutes leurs forces à cette bêtise. Courage !

La Médiatrice Radio France vous répond
14/03/2017 - 9:43

Pour tenter de clore cette polémique étonnante autour du retrait temporaire de Jean-Louis Bourlanges de l’émission « L’Esprit public », j’ai choisi votre message parmi les quelques-uns encore reçus hier et ce matin. Je suis étonné qu’autant de personnes puissent se laisser manipuler par de fausses informations. Il n’a jamais été question de « censurer » un intervenant. La seule question qui se pose à nous est qu’il a affiché publiquement son soutien (notamment par des tribunes dans la presse) pour un candidat à la Présidentielle. C’est son droit. Mais nous avons alors l’obligation d’équilibrer son temps de parole par d’autres intervenants soutiens d’autres candidats. Et là, chacun devrait comprendre que c’est une obligation légale à laquelle aucun média audiovisuel ne peut se soustraire, au risque de sanctions. Cet équilibre est impossible à respecter au sein de « L’Esprit public ». Certains me disent que France Culture pourrait équilibrer avec les journaux de la station. C’est également impossible: cela déstabiliserait l’équilibre que doit respecter la rédaction et finirait par empêcher toute expression du candidat Macron. Pourquoi? Tout simplement, parce que Jean-Louis Bourlanges participe à une émission « longue »; s’il s’exprime au total pendant 15 minutes, il faut rééquilibrer avec tous les autres candidats. Or, les journaux diffusent des éléments sonores courts; pour équilibrer une douzaine de candidats, il faudrait disposer d’un total hebdomadaire d’environ une heure et demie à deux heures pour eux tous. Les journaux de France Culture se transformeraient en tribune politique permanente. Impensable… Enfin, certains auditeurs s’étonnent que d’autres intervenants dont les préférences politiques sont « devinées » ne soient pas retirés de l’antenne. En effet, tant qu’ils ne soutiennent pas officiellement un candidat, les règles du CSA ne s’appliquent pas. Tout cela est simple et transparent. Dommage que certains préfèrent des thèses complotistes de « censure » et d’interdiction d’antenne… A titre d’exemple: Daniel Cohn-Bendit, soutien d’Emmanuel Macron, cessera également sa chronique quotidienne sur Europe 1. Cette règle s’applique à toutes les radios et télévisions. Daniel Cohn-Bendit, comme Jean-Louis Bourlanges, pourra reprendre l’antenne après le second tour de l’élection présidentielle.