Madame la Médiatrice,
Sur votre lettre du 30 avril, concernant l'usage du mot sérum pour vaccin, vous écrivez que le milieu médical (que vous résumez à vos interlocuteurs) admettrait cet emploi par les journalistes afin de leur éviter des répétitions dans leurs discours, leurs papiers. Je ne doute pas que ces interlocuteurs soient bardés de diplômes (scientifiques) mais cela ne leur confère aucune compétence quant à l'usage du Français, si je me base du moins sur l'orthographe de mon actuel Médecin traitant ou sur celles des médecins sous mes ordres au cours de mes dernières années de service (en effet, j'ai été Médecin dans une vie antérieure)
Par contre, ce qui est sûr, c'est qu'aucun scientifique ne peut admettre l'usage d'un mot faux, d'une idée, d'un concept faux pour caractériser un objet connu. Ainsi un cosinus n'est pas une cotangente et le professeur le répètera une heure durant (c'est bien pour ça qu'on le retient) De même il faut faire attention entre Napoléon et Bonaparte, même si notre empereur était resté le général qui porte son patronyme.
Cette réponse que vous livrez donc aux auditeurs; qui vous a été suggérée par "le milieu médical" me parait particulièrement affligeante, même pour des raisons de champ lexical, de licence poétique voire d'harmonie musicale, afin d'éviter les répétitions (??)
Les journalistes évitent-ils de se répéter quand ils nous assènent du "drastique" à tire-larigot ?
Ce mot nouveau, à la mode, sorti du chapeau; pris dans un sens de plus en plus élargi avec le temps a été "rétréci" une fois traduit du grec; son usage limité aux purgatifs ; laxatifs. Loin d'enrichir la langue journalistique il l'appauvrit; rend depuis peu le service évacuateur attendu de lui autrefois ! Sans chercher loin il me vient à peu près 10 synonymes de cet adjectif;, en me triturant les méninges, je pourrais bien en extruder 25... Est-ce-que les répétitions ; lourdeurs sont évitées dans ce cas ? Remettons vite draconien à la mode, ça ressuscitera ce grand législateur.
Je souhaiterais vivement, Madame la Médiatrice, que ce petit mot soit publié. Il faut certes un grand courage mais il est nécessaire pour rassurer bon nombre de vos auditeurs.
Avec tous mes remerciements.