J'ai souvent dressé l'oreille à l'occasion du traitement de l'information concernant les élections américaines. A de nombreuses reprises, il n'était pas rare d'entendre (chez les intervenants, mais aussi chez les commentateurs) parler de "Hilary" et du "Milliardaire Trump". Opposition totalement malvenue puisque le couple Clinton, tout comme Donald Trump, est milliardaire. Ce manque d'objectivité dans le vocabulaire employé me semble regrettable sur France Culture (ma radio de chevet), que l'on soit favorable à un camp ou à un autre. Je n'ai aucune sympathie pour le personnage de Donald Trump, outrancier, caricatural et utilisant souvent une réthorique de division et de stigmatisation de certaines populations de son pays, tenant des propos sur les femmes assez inadmissibles et jouant des peurs collectives (... il n'est pas le seul, attendons la campagne présidentielle française, nos candidats, comme d'habitude, ne seront pas avares de l'exploitation systématique de ces mêmes peurs collectives, facilement transformables en bulletins de vote, le phénomène n'est pas nouveau). Tout comme ma sympathie pour Mme Clinton est des plus mesurée (il n'est pas certain qu'elle fut moins dangereuse pour l'équilibre de la planète que son rival). Cependant, ce n'est pas à une chaine de radio française, de qualité incontestable, de pencher du côté de la balance ou de l'autre. C'était au peuple américain de décider. Et il l'a fait. De façon incontestable. Démontrant que la puissance médiatique (à ma connaissance totalement dépourvue de contre pouvoirs...) pouvait être contrée par les urnes, malgré un parti pris globalement favorable à Madame Clinton dans les médias américains. Le monde change à une vitesse hallucinante, les médias "main stream" commencent à mesurer, avec inquiétude, le rôle prépondérant des réseaux sociaux et des blogs. Ils tentent encore - pour cette élection américaine, c'était flagrant - de peser sur les scrutins. Je pense qu'ils font fausse route. Comme pour la sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne où le discours européiste ne trouvait en face de lui que très peu de partisans de la sortie de l'UE, voire, aucun. J'aime une radio pour son objectivité. A l'occasion de ces élections américaines, de trop nombreuses interventions partisanes ont mis à mal cette objectivité.
Longue vie à France Culture. Merci de m'avoir lu. Frédéric Piloquet - Amiens.