Faire de l'information en continu, ok. Mais il me semble que ça ne devrait pas se limiter à traiter le plus vite possible les nouveaux événements, sans actualiser et corriger les événements déjà diffusés et déjà "en ligne" ou "dans le magnéto".
Car bien souvent, vous transmettez des informations partiellement fausses pour assurer une diffusion rapide avec les éléments collectés, au moment où tout n'est pas encore clair et ne permet pas encore de qualifier justement les faits et d'énoncer leur réalité. Soit parce que vos sources vous donnent des informations qui sont fausses à ce moment là (et en l'absence d'un doute sérieux, donc hors de votre responsabilité), soit par un trop plein d'enthousiasme ou raccourcis rapide.
Pourtant, lorsque les heures passes, et que d'autres informations arrivent, contredisant les précédentes, vous ne corrigez votre message que lors des éditions spéciales (donc rares). Répétant ainsi jusqu'à la fin de la journée les mêmes fausses informations.

Exemple de ce jour :
On peut lire "Une bactérie inconnue sur Terre découverte dans la Station spatiale internationale".
Avec le sous-titre "Une bactérie, nommée "Solibacillus kalamii", a été découverte dans un filtre de l'ISS. Inconnue sur Terre, elle ne serait pas d'origine extraterrestre mais résulterait d'une mutation."
L'interview de ce matin, d'un chercheur spécialiste de ce domaine, contredit quasiment toutes les affirmations/questions du journaliste qui réalise l'interview. Il aurait pu répondre "non" quasiment à chaque fois.
Voici les erreurs, confirmées par le spécialiste interviewé :
1) Cette bactérie n'a pas été découverte dans la station spatiale, mais sur terre, lors de l'analyse d'un équipement qui en provenait.
2) Il s'avère qu'il n'y a rien de surprenant à découvrir une nouvelle bactérie, étant donné que l'immense majorité nous est encore inconnue. Il se trouve que, par hasard, une bactérie non encore répertoriée est découverte dans un équipement de la station. On aurait pu tout aussi bien la découvrir dans un champ de pommes de terre. Alors que "Inconnue sur terre" est ambigu car à double sens. Il suggère qu'elle ne peut pas exister sur terre.
3) "elle ne serait pas d'origine extraterrestre" suggère qu'on n'en est pas certain, pour laisser planer le doute d'une origine extraterrestre : or c'est impossible. On peut affirmer q'"elle est d'origine terrestre".
4) Vous parlez d'une mutation. Le spécialiste indique que rien ne montre ou ne permet de penser qu'il y a eue mutation. Et c'est peu probable, sans être impossible.
5) Cette bactérie ne présente à priori aucun intérêt pour les scientifiques, d'après le spécialiste. Alors que le journaliste parle de progrès, d'avancée scientifique, ... Votre article parle même de sur-humain capables de résister aux rayonnements cosmiques.
Bref, un carnage en direct. C'est malheureusement trop courant. Et ca ne vous empêche pas de continuer à diffuser de fausses informations, même lorsqu'un spécialiste vous contredit à l'antenne.

La question qui se pose est "où se trouve l'information ?". Seulement dans la première diffusion d'un événement, dont votre responsabilité se limite à l'état des informations à ce moment là ? Ou dans tout ce qui est disponible et diffusé par répétition sur votre antenne, sur Inter et smartphone, dans un délai raisonnable (sur quelques jours) ?

Courage à toute l'équipe.

La Médiatrice Radio France vous répond
31/05/2017 - 11:09

Nous vous remercions de votre message. Il a été lu par le médiateur et transmis au service concerné par vos questions ou vos réactions. Même sans réponse personnelle de notre part, de nombreuses contributions sont relayées sur les antennes de France Inter, franceinfo et France Culture dans les Rendez-vous du médiateur ou dans Les infos du médiateur, lettre hebdomadaire destinée à tous les responsables de Radio France. Elles inspirent également des articles explicatifs à retrouver sur notre site mediateur.radiofrance.com