Bonjour,

Auditeur en particulier de France
Inter et de France Info, je voulais vous faire part de mon indignation face au
traitement de l’affaire de l’avalanche des Deux Alpes.

Dans les journaux d’hier soir de France
Info, on nous expliquait que l’enseignant avait été hospitalisé en hôpital
psychiatrique et se trouvait sous antidépresseurs. Je me demande vraiment en
quoi cela concerne vos auditeurs. Que cette personne soit reconnue ou pas
responsable d’avoir organisé une randonnée qui a mal tourné, ou de n’avoir pas
pas pris les précautions nécessaires, ces éléments n’ont pas nécessairement à
voir avec l’affaire et ne méritent en tout état de cause pas d’être divulgués
avec une telle insouciance.

Pensez-vous que localement, probablement
tout le monde connaît cette personne ? Que même si elle est reconnue
innocente, elle restera étiquetée avec cette hospitalisation et cette prise de
médicaments (sachant en outre que nombre de nos compatriotes utilisent des
antidépresseurs…). Vous pourrez toujours ensuite essayer d’expliquer que cela n’avait
rien à voir…

Quelle réflexion cela est-il
sensé entrainer chez vos auditeurs ?

Vous rendez-vous compte de l’impact
que cela peut avoir sur certains de vos auditeurs ? Je suis persuadé que l’on
va bientôt se demander se demander comment un enseignant ayant fait une
dépression peut continuer à exercer. Ce genre de pseudo-information alimente
les fantasmes et provoque souvent des réactions excessives, stigmatisantes et alimente
à mon avis le vote à courte-vue.

Alors, le droit à l’information,
le devoir m’informer, etc. ? Je pense que les dix secondes que prennent
cette nouvelle n’informent pas, mais que leur impact négatif est très
important.

 Cordialement,

Jean-Marc Joseph

La Médiatrice Radio France vous répond
16/01/2016 - 12:45

Votre remarque pose une question importante, que nous avons transmise aux rédactions, mais pour laquelle, très honnêtement, je n’arrive pas à avoir une position tranchée. En tant que médiateur, garant de l’éthique, je reconnais que j’ai été troublé par le fait que l’on révèle un antécédent psychiatrique, présenté comme une dépression. D’abord, il s’agit en effet d’un élèment de la vie privée et du secret médical; de l’autre, une dépression n’est pas en soi un acte de folie "criminelle". D’un autre côté, en tant que journaliste, je me dis que cette information a été transmise par les enquêteurs et qu’elle a donc peut-être un rapport possible avec l’attitude de cet enseignant qui a délibérément ignoré un danger évident. Peut-être un début d’explication… Je reconnais aussi que, dans certaines affaires, des pistes avancées par les enquêteurs se sont finalement révélées fausses. Et pour l’instant, l’enseignant n’est pas jugé. Comme toujours, la complexité de bien informer avec des limites pas toujours faciles à cerner…