J’accuse un certain nombre de journalistes, en particulier souvent ceux de France Info radio, de traiter l’information partiellement, en la rendant conforme à leurs convictions, en se transformant en donneurs de leçons et, puisque le public se rend compte de ces tentatives de manipulations, de susciter par réaction des sentiments de rejets et de favoriser l’émergence d’idées proches de celles de l’extrême droite.

Quelques exemples : pendant les jeux de Rio, on diffuse un reportage sur des interventions musclées de la police dans des favelas en insistant bien sur le caractère brutal des policiers mais en oubliant bien sûr de dire que plus de la moitié de la population concernée est impliquée, de près ou de loin, dans des trafics en tous genres.

Autre exemple : les bavures policières envers les noirs aux États-Unis : même si ces morts sont atroces et devraient être évitées, les journalistes et leurs invités nous indiquent le pourcentage particulièrement élevé du risque qu’ont les jeunes noirs de sexe masculin d’être tués par la police mais ils oublient curieusement de rappeler le pourcentage de délinquants que constituent ces jeunes noirs de sexe masculin.

Autre exemple : pour nous faire la leçon sur les migrants dont on ne sait jamais, avec les journalistes, s’il s’agit de réfugiés politiques ou économiques, l’on va chercher en Australie une situation où de pauvres migrants sont condamnés à rester éternellement dans un camp. Par contre, bien que l’on déplore, et c’est normal, la mort de migrants en mer suite à des naufrages, jamais je n’ai entendu que cette situation était peut-être en partie due à l’appel d’air qu’a créé l’Allemagne quand elle a annoncé qu’elle allait accueillir un million de réfugiés, incitant ainsi des milliers de personnes, persécutées ou non, à quitter leur pays.

Les exemples de ce type sont nombreux et variés et, si j’ai bien conscience qu’il est parfois difficile à un journaliste de tout à fait cacher ses sentiments, il me semble pourtant nécessaire qu’il essaie de le faire et qu’il essaie de donner la parole aux divers points de vue sur un sujet.

En conclusion, ces journalistes-militants, en croyant faire triompher leurs convictions, à cause de leur lourdeur didactique dont tout le monde se rend compte, ne font qu’accélérer la progression de certaines idées extrémistes.

Qu’en pensez-vous ?

La Médiatrice Radio France vous répond
23/09/2016 - 14:08

Il est toujours facile de prendre un reportage, un papier, une interview et de dire que nous manipulons parce que nous n’avons pas dit ceci ou cela. Un reportage d’une minute ou une minute quarante ne peut pas tout dire, en reprenant toute l’histoire d’un peuple, toutes les statistiques ou en mélangeant trois angles différents. Alors, évidemment, selon votre propre opinion, vos centres d’intérêt, vous jugerez que le travail du journaliste est partiel, partial et orienté. Or, si vous êtes honnêtes, vous constaterez que tout ce que nous avons dit est rigoureusement vrai. Mais encore une fois, un reportage n’est pas un débat ou une émission, dans lesquels on a le temps de recontextualiser plus précisément un événement. Par exemple, sur France Info, un invité a en effet rappelé que la population noire aux Etats-Unis était la plus touchée par la pauvreté.