Dans le journal de 8h00, un des sujets concernait la forme verbale du mot de Cambronne utilisé par monsieur Macron au sujet des personnes non vaccinées. Certes, ce genre de vocabulaire n'est pas attendu dans la bouche d'un président. Toutefois, le choix journalistique a été de se focaliser sur l'emploi de ce vocabulaire et du choc que cela pouvait provoquer pour certaines personnes. Et cela n'a pas manqué de proposer une interview d'une jeune femme, pleine d'émotion, on entendait bien toute la détresse de cette pauvre jeune femme qui a peur de se faire vacciner et qui maintenant choquée n'est pas encouragée à se faire vacciner. Je trouve cette manière de présenter l'actualité scandaleuse. On oublie encore que le problème est le virus, la nécessité de responsabilité de chacun de se faire vacciner pour se protéger mutuellement, et à moins de contre-indications médicales qui empêcheraient de se faire vacciner, car cela doit exister mais pas à hauteur des 6 millions de personnes non encore vaccinées, toutes les personnes qui refusent de se faire vacciner pour des raisons très infantiles ou d'opposition adulescente font véritablement "chier". Et oui, si on veut utiliser un vocabulaire grossier, on peut aussi parler de toutes ces personnes qui encombrent les hôpitaux avec des formes graves du covid alors qu'elles n'ont pas été vaccinées pour se protéger et qui en conséquence empêchent d'autres personnes de pouvoir être suivies, traitées, opérées comme elles pourraient en avoir le droit, mais dont la vie pourrait être mise en danger à cause du comportement individualiste d'autres. Et le mot de monsieur Macron est bien dans ce contexte, et le traitement du sujet à 8h en fait effectivement mention, mais la remise en contexte, absolument essentielle, est totalement déséquilibrée par rapport à la durée de l'interview et à l'émotion qu'elle suscite. Cette jeune femme interviewée, qui s'exprime remarquablement bien, avec de l'argumentation, témoigne d'une certaine culture et éducation. N'est-elle pas capable de lire les informations médicales qui expliquent les bénéfices de la vaccination, n'est-elle pas capable d'aller parler à un médecin, n'attend-elle qu'on vienne la prendre par la main pour la rassurer et lui donner une sucette après la piqure pour la réconforter ? Et le choix journalistique, n'aurait-il pas été d'opposer ce témoignage poignant mais incohérent et individualiste avec un témoignage tout aussi poignant d'un patient qui ne peut se faire opérer à cause de l'encombrement de l'hôpital par les non vaccinés en forme grave, ou bien par celui altruiste des soignants qui expliquent à longueur de temps leur fatigue. Je suis fatigué aussi de cette information qui donne la parole à ceux qui se plaignent mais qui ne font pas d'effort. Ou alors si vous donnez la parole à ces personnes, qui ne représentent qu'une faible partie de la population car peu de personnes ne sont pas encore vaccinées, ayez au moins la délicatesse et l’honnêteté intellectuelle de contrebalancer un tel témoignage de la jeune femme de ce matin par l'interview à temps égal de personnes qui sont "emmerdées" par ceux qui ne cherche pas à s'inscrire dans une action collective de protection. On dirait du Hanouna ! Le choix journalistique donnait encore trop la part belle aux pauvres personnes non vaccinées qui cherchent des motifs et justifications pour ne pas se faire vacciner en ne proposant pas d'opposition aux arguments de la jeune femme.
Cordialement,