Ce lundi l’un de vos journalistes interviewe un tenant de l’autorisation du burkini à la piscine. Jusqu’ici rien à dire, il faut bien faire entendre toutes les opinions. En revanche quand toute l’interview est complaisante, sans que le journaliste à aucun moment n’élève aucune objection, n’apporte aucune contradiction, et qu’il donne l’impression d’être en pleine complicité avec son invité, ça ne va plus ! Un exemple ? L’invité explique que dans les pays d’islam rigoriste, le burkini est une avancée qui permet de contourner la loi, et en déduit que c’est donc une avancée en France car il permet aux musulmanes d’aller à la piscine. Votre journaliste aurait dû faire un bond dans son fauteuil d’intervieweur : les musulmanes françaises se sont très bien passées du burkini pour aller à la piscine… jusqu’à ce qu’une association d’activistes ne fasse un scandale dans une ville dont on savait que le maire prêterait une oreille complaisante. Votre journaliste aurait pu faire remarquer que le simple port de ce maillot, appartenant à la « mode pudique » (traduction de « modest fashion ») range automatiquement les femmes qui ne le portent pas dans la catégorie « impudique », exerçant par le fait même une pression sociale énorme sur les réfractaires à ce diktat rigoriste. Cela est observé depuis belle lurette dans un pays comme l’Algérie à propos du voile. Il aurait fallu argüer qu’interdire le burkini, c’est aussi protéger les femmes musulmanes du prosélytisme intégriste. Mais ça, nos journalistes de FranceInfo ont du mal à le comprendre ! Je sais que les journalistes n’ont pas à imposer une opinion, mais ils pourraient au moins faire réagir leur invité sur des sujets aussi délicats en leur apportant la contradiction, au lieu de se contenter de leur donner une tribune !

La Médiatrice Radio France vous répond
23/05/2022 - 11:49