Bonjour Monsieur,

Il est insupportable de voir systématiquement qualifier de "grogne" les mouvements sociaux. Ce sont les cochons ou les chiens qui grognent. Même au figuré, votre formulation est inacceptablement péjorative, car elle présuppose que ceux qui manifestent pour lers droits sont a priori des "mauvais coucheurs", qui "râlent" de manière indistincte sans être capable d'articuler leurs idées (ce qu'est un grognement).

Du fait que vous n'utilisez jamais ce terme pour le gouvernement, par exemple lorsqu'il manifeste son désaccord avec une décision de l'UE ou d'un autre gouvernement, il apparaît clairement que le traitement de l'information est partial, en défaveur des travailleurs, qui seuls, lorsqu'ils protestent, "grognent". Le CNPF, devenu Medef, ne "grogne" jamais non plus sur France Info, bizarrement. Les syndicats de journalistes, je n'ai pas vérifié, mais je suis prêt à parier que sous la plume des collaborateurs de France Info, ils ne "grognent" jamais, ils revendiquent ou protestent.

Merci par avance de votre réponse.

Salutations,Michel Levy

 

La Médiatrice Radio France vous répond
31/03/2016 - 8:42

Je pense que vous nous faites là un procès d’intention quelque peu étonnant. La "grogne des patrons" est une formule qui a déjà été utilisée. Et je ne vois pas pourquoi on ne dirait pas la "grogne des journalistes" si cela devait arriver. "Grogne" est un terme qui n’a aucune connotation, même si je conçois – comme vous – qu’il n’est pas des plus élégants.