« Monsieur le Ministre,

Je suis élève en classe de terminale littéraire.

Je souhaiterais par ce courrier vous entretenir de l’épreuve du baccalauréat à venir. Vous n’êtes évidemment pas sans savoir qu’en cette période d’incertitude, le baccalauréat fait l'objet d'interrogations chez les lycéens. La question est au cœur de nos échanges, notamment au sein de ma classe.

Je sais que l’éducation est une priorité pour ce gouvernement et je ne me range pas au rang de vos détracteurs. Ce n’est pas dans un esprit de confrontation que je vous adresse cette missive mais bien au contraire avec un esprit constructif.

La rumeur qui fait grand bruit, laisse entendre que vous allez annoncer en fin de semaine que l’obtention du précieux sésame se fera exclusivement sur la base du contrôle continu. Il en a d’ailleurs souvent été question au cours de vos dernières interventions médiatiques.

Je conçois fort bien, compte tenu des circonstances pour le moins exceptionnelles que nous traversons, qu'il serait incohérent et surtout dangereux d’un point de vue sanitaire que l'épreuve se déroule sous sa forme habituelle. Mais le contrôle continu, s'il s'avérait être exclusif, ne serait-il pas susceptible d'apparaître comme injuste du fait de l’inégalité des notions selon les établissements ?

J’ai réfléchi à une proposition que je crois intéressante de vous soumettre et qui fait suite aux nombreux échanges que j'ai pu avoir avec des professeurs chevronnés. Si vous deviez privilégier le contrôle continu pour cette édition du baccalauréat, il est évident que nombre d'élèves n’obtiendront peut-être pas leur diplôme, car ils n'auront pu bénéficier d'une garantie minimale quant à l'égalité des conditions d'examen. J’ai émis l’hypothèse de faire passer en guise de « rattrapage du contrôle continu » une série d’épreuves orales réalisées par le biais d’un outil de visioconférence. Ceci aurait plusieurs avantages d'abord d’éviter tout contact physique avec l’examinateur, ensuite d’alléger la grande charge de travail des élèves qui pâtissent de la situation actuelle et enfin, d’aller dans le sens de votre dernière réforme, qui prévoit de faire une place plus importante à l'oral.

Comme je vous l’écris plus haut , j’ai sollicité l'avis de plusieurs professeurs mais également de lycéens, qui m'ont fait part de leur adhésion à cette proposition.

À la suite de ce constat, j’ai envisagé la création d’une pétition pour soutenir cette formule.

Je serais honoré d'échanger à ce sujet avec des membres de votre cabinet.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous adresse, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations respectueuses.