Je souhaiterais réagir à un court sujet évoqué dans le journal de 7h sur France Inter ce vendredi 16 septembre 2022.

Une arboricultrice se plaint de l’augmentation des prix de l’énergie qui risque, selon elle, de compromettre son activité de production de pommes et réclame de l’aide financière.
Depuis des dizaines d’années nous trouvons sur les étalages des pommes toute l’année. Le fruit se conservant bien au frais, il est conservé dans des chambres froides pour être consommé les mois où il n’est pas produit.

Il me semble que l’engagement exemplaire et historique pris par RadioFrance pour défendre les valeurs environnementales et de durabilité indispensables à notre survie aurait dû pousser les journalistes de ce reportage à demander à cette arboricultrice de se poser la question de l’adaptation plutôt que de l’assistanat inutile qui creuse notre tombe à tous.
En effet, il serait plus judicieux pour son avenir et le bien de l’humanité de ne plus conserver des pommes hors saison dans des réfrigérateurs mais plutôt de diversifier sa production en faisant toute l’année des fruits et légumes de saison. Cela permettrait également de s’affranchir de la monoculture qui érode les sols et les rend infertiles sans apport d’engrais chimiques destructeurs de la biodiversité.

L’adaptation au changement climatique et ses conséquences (au-delà de la guerre, la hausse des prix et l’accès à l’énergie seront de plus en plus présents dans nos vies futures) doit passer par l’adaptation de nos pratiques et nous obliger à revoir nos modes de consommation et donc de production. Au même titre que les fraises ou les pêches que nous ne devons pas manger en dehors de leur période de production, les pommes ne doivent pas faire exception.
De plus, ce n’est pas en soutenant financièrement, avec l’argent public, un système incohérent pour notre avenir que nous réglerons notre problème (c’est comme soutenir les énergies fossiles lorsque les prix de l’énergie augmentent : absurde et suicidaire). Il est préférable de garder cet argent pour soutenir les plus faibles qui subiront les foudres du changement et également de financer les initiatives durables qui changent vraiment la donne (et il y en a !), notamment dans l’agriculture durable et régénératrice.

Je salue encore une fois votre engagement et cet épisode ne remet absolument pas mon soutien indéfectible à France Inter et Radio France, nous pouvons et devons tous progresser sur ces sujets et le défi climatique auquel nous sommes désormais confrontés.

En espérant que ma lettre suscitera votre attention et vous remerciant par avance pour votre action auprès de vos collègues,

Bien humainement