Pourriez-vous signaler aux journalistes qui sont à l'antenne de France-Info un fait lexicologique élémentaire :

si l'on peut féminiser des noms de fonctions – auteur/autrice, directeur/directrice, chercheur/ chercheuse, etc. – et cela conformément aux règles de formation de noms féminins applicables au français, il est en revanche IMPOSSIBLE de féminiser des noms communs qui possèdent un genre grammatical ET UN SEUL (et cela indépendamment du référent auquel ce nom s'applique, que le référent (homme, animal) soit biologiquement mâle ou femelle).

Ainsi qu'on soit un homme ou une femme, on est UN membre d'une équipe (et pas UNE membre !!!!, et de même qu'on soit homme ou femme, on reste UN témoin ou UN otage (et non pas UNE témoin !!! ou UNE otage !!!, comme on l'entend sur votre antenne quotidiennement).

De telles confusions qui transforment des noms ayant un genre déterminé et unique en mot épicène (comme enfant ou élève : un enfant / une enfant, un élève / une élève) constituent des barbarismes qui révèlent une ignorance de la langue ou une désinvolture ou une soumission à la mode qui laissent mal augurer de l'acribie qu'un journalisme doit faire preuve dans l'exercice de son métier.

J'ai conscience qu'il est des choses plus graves que des questions lexicologiques à l'heure de la possible apocalypse nucléaire qui nous guette.

Mais enfin essayons au moins de ne pas massacrer les langues, s'il paraît impossible d'éviter de massacrer les hommes… Maigre consolation, je sais.