Bonjour,

Je me décide enfin à vous écrire après plusieurs mois de ressentiments étouffés contre la matinale de France culture animée par Guillaume Erner. Ce matin, s'en était trop quand j'ai découvert, qu'encore une fois, un membre important du Front National était invité. J'ai, pour la énième fois, coupé ma radio en pestant. Alors, par où commencer?
Tout d'abord, je trouve que la qualité générale de cette émission a baissé depuis le départ de Marc Voinchet. Le but qui était avant de creuser les thèmes d'actualité en prenant le temps du recul et en invitant des spécialistes, intellectuels, qui apportaient un regard différent sur les choses, semble s'être mué en une course au sensationnalisme, comme dans toutes les autres radios, à l'invité qui fera le "buzz". Cela m'a d'abord énervée, aujourd'hui, je suis triste. Triste de voir que je ne me retrouve plus dans aucune radio le matin, j'ai été comme dépossédée de ma possibilité de réfléchir aux choses.
Il est aussi attristant de voir que France culture n'apporte plus de différence au débat, qu'elle n'est plus "à part". Je vous rappelle que vous faites partie d'un groupe qui possède déjà une antenne généraliste, France Inter, qui propose déjà le même genre de matinale que celle de France culture, alors, pourquoi vouloir entrer en concurrence sur cette tranche horaire plutôt que de se compléter?
Dans cette France qui tire à boulets rouges sur tout ce qui peut sembler élitiste et intellectuel, il est triste (oui, j'emploie à nouveau ce mot), de se rendre compte que même la radio de la culture verse dans cette direction. Lorsqu'on entend les questions navrantes de votre journaliste, et qu'on se demande s'il est un peu nigaud ou s'il joue les nigauds en pensant que ses auditeurs ne sont pas capables de se hisser à un niveau intellectuel plus élevé que celui qu'il propose, je me sens à la fois irritée et insultée.
Je ne peux terminer ce message sans faire allusion à Brice Couturier. Pitié, remplacez le! Au bout de la quarantième chronique sur le thème "La France va mal à cause des communautaristes" et "L'Allemagne est un pays exceptionnel, copions tout ce qu'ils font!", je crois qu'on a compris son point de vue. Il n'apporte plus rien au débat puisqu'on sait à l'avance ce qu'il va dire, il est devenu une triste caricature de lui-même.
Voilà, une seule petite note d'espoir, avoir la joie d'entendre, hier, Boris Cyrulnik, son ton posé, de pouvoir suivre sa mécanique de pensée. Suivez plutôt cette ligne, et renouez avec ce qui devrait être pour moi une vraie radio culturelle.

La Médiatrice Radio France vous répond
22/04/2016 - 11:20

Nous vous remercions de votre message. Il a été lu par le médiateur et transmis au service concerné par vos questions ou vos réactions. Même sans réponse personnelle de notre part, de nombreuses contributions sont relayées sur les antennes de France Inter, France Info et France Culture dans les Rendez-vous du médiateur ou dans Les infos du médiateur, lettre hebdomadaire destinée à tous les responsables de Radio France. Elles inspirent également des articles explicatifs à retrouver sur notre site mediateur.radiofrance.com.