Je ne sais pas trop si vous me lirez. J'imagine que je suis la 172000eme à vous le dire. Mais quand même. Ce matin à l’écoute de Boomerang, j'ai les larmes aux yeux en écoutant votre introduction et ce n'est pas la première fois. Il se trouve que vous venez déconstruire l'idéologie dans laquelle j'ai été élevée quand vous parlez d'impossible, des échecs glorifiés à condition de victoires, de la réussite. Ce matin il faut que je vous le dise, je souffre encore de tout cela. Je suis comédienne et metteuse en scène, j'ai une petite Cie, je fais du théâtre de rue comme on peut parce qu'on croit férocement à la culture pour tous. Et tout est difficile. Et chevillée au corps, me restera toujours l'amertume de ne pas être programmée à l'Odéon. Même si je crois à ce que je fais, même si c'est beau. Et vous, vous venez déposer vos mots à cet endroit-là, un baume comme un souffle et si la blessure reste, vous êtes quand même passé par là et ce n'est plus tout à fait pareil. Ce matin il fallait vraiment que je vous le dise. Merci.