Très bien documentée sur ce qu'ont du endurer la génération de nos parents d''Alsace Moselle: terres bien françaises annexées par le nazisme revenchard.Merci d'avoir évoqué la diversité des destins individuels dans ces années tragiques durant lesquelles nos parents, dans la pleine vitalité de leur fin
d'adolescence, ont survécu à une violence traumatisante grâce à la chance, à des amis et à l'humanité de quelques courages anonymes. Merci d'avoir parlé de ceux qui ont fêté le 14 juillet : mon beau- père en était, à Hochfelden 67.Lui et son frère et leur père ont été enfermés au camp
de Schirmeck. Leur père a été battu devant eux pour qu' ils "avouent" leur participation et "balancent" les copains. Puis ils ont été incorporés de force
dans la Wehrmacht: mon beau père René sur le front russe où il été très gravement blessé.Sauvé par son ami qui l'a porté sur son dos
jusqu'au poste médical...et la liasse de photos des copains qui épaississaient son portefeuille et qu'il m'a
montrées bien des années plus tard, un soir de Noël...Son frère Adolphe, en Norvège puis au Danemark, où les bons produits laitiers lui ont permis de finir sa croissance en taille. Quant à mon père Charles, il a fui avec tous les autres du village profitant d'une attaque aérienne et de la densité de la forêt rhénane, en route pour son incorporation de force au printemps 1944. Ils ont dû se cacher ensuite plus d'un an à l'écart du village. Personne n'a parlé, beaucoup ont ravitaillé.
Ils n' ont pas servi de chair à canon dans les violents combats de la poche de Colmar.... contre des chars. Ses copains plus âgés, envoyés sur le front Est furent emprisonnés à Tampov par les
Russes qui ne les relâchèrent que bien plus tard. Merci pour eux, merci pour les Alsaciens ... dont le coeur bat bien évidemment français !