Cher Monsieur,

J’ai écouté avec intérêt votre émission du 10/4/18 « Bioéthique : faut-il lever l'anonymat des dons ? ».
Je souhaite réagir car j’y ai entendu beaucoup d’inepties démontrant un mésinformations des deux parties. Dans un premier temps, il me semble important de dénoncer un malentendu. En effet, en aucun cas l’anonymat du don n’est remis en question, nul part ceci est le cas. Le don doit rester anonyme mais pas à perpétuité. Ce dont il s’agit, c’est de rendre possible, si souhaité, l’accès aux origines pour les personnes conçues par un don de gamètes.
Pour aider à formuler le projet parental et à structurer la famille autours des parents et du/des enfants, il reste important que le don soit anonyme, anonyme un temps. Il n’est nullement question que le couple connaisse le donneur. Le don doit rester anonyme.
Un temps, l’anonymat protège la famille et permet l’élaboration d’un roman familial. Il n’en reste pas moins qu’il y a un mode inhabituel de procréation qui ne doit pas être renié et donc caché. L’anonymat restreint les couples dévoiler le mode de conception, alors que la possibilité d’avoir accès aux origines incite les couples à parler du mode de conception.
Il va de soi qu’autoriser l’accès aux origines n’est pas une obligation. Seuls ceux le souhaitant, en formulant la demande, auront droit aux informations identifiantes du donneur.
Il n’est nullement question de filiation biologie. Uniquement de la possibilité de s’inscrire dans une histoire, dans une hérédité, au sens large et pas uniquement génétique, en accédant à ses origines.
J’ai eu l’occasion de publier des tribunes dans le monde et dans the conversation sur le sujet. Je les tiens à votre disposition si vous les souhaitez.
Veuillez agréer mes respectueuses salutations
Prof STéphane Viville
CHU de Strasbourg
Spécialiste de biologie de la reproduction

La Médiatrice Radio France vous répond
18/04/2018 - 10:52

Cher Monsieur

Merci pour ce message et pour votre écoute attentive de l’émission.
Votre analyse est un utile complément à la discussion menée. Il me semble néanmoins que dire que le don doit rester anonyme mais pas à perpétuité revient bien à envisager, le cas échéant, sa levée.
Je lirai avec intérêt vos tribunes. Au plaisir de vous inviter peut-être dans une prochaine émission
Cordialement


Hervé GARDETTE
– Producteur à France Culture