Bonjour. Le degré d'intoxication médiatique consécutive au Brexit avait rarement atteint un tel niveau. Depuis le référendum anglais - totalement incontestable - j'entends une succession d'apocalyptologues venir nous expliquer, en substance, que les anglais sont des imbéciles qui n'ont rien compris au bonheur absolu qu'allait leur apporter leur appartenance à l'union européenne. La logique ne voudrait-elle pas que soient représentés sur votre antenne 52 % d'intervenants favorables à la sortie de la Grande Bretagne et 48 % qui y sont défavorables ? On est très loin du compte ... Je pense qu'on ne va pas tarder, sur France Culture (... et partout ailleurs, hélas...) à nous expliquer comment les sauterelles vont s'abattre sur Londres, comment le retour de la peste bubonique va décimer les populations du Kent, comment des files d'attente avec des tickets d'alimentation et des brouettes de livres Sterling dévaluées vont se constituer devant les épiceries et comment les traders de la City vont être obligés de quitter les beaux quartiers pour s'installer dans la banlieue de Liverpool. J'ai même entendu un intervenant nous expliquer que l'organisation d'autres referendum, dans les pays du nord de l'Europe, serait une "erreur"... En d'autres termes, l'exercice de la démocratie, selon lui, serait une "erreur". Il faudrait même, selon certains, "refaire" le référendum anglais...jusqu'à ce que le résultat soit conforme à la pensée unique pro-européenne. Ce refus des élites européistes d'admettre qu'une population, c'est un corps social qu'il est bon et utile, de temps en temps, d'interroger, constitue précisément le creuset dans lequel prospèrent tous les populismes. Quand ces mêmes élites viendront pleurnicher parce qu'un parti extrémiste arrive au pouvoir en Europe, il faudra leur faire réécouter leurs chroniques de ces jours post-référendaires dans lesquelles je n'entends jamais le moindre témoignage de respect pour le verdict des urnes mais un européisme béat, à la limite du mépris, pour un résultat électoral, je le répète, incontestable. Ne pas comprendre que cette construction européenne, laborieuse et suffocante, ne fait plus rêver qu'un petit microcosme bruxellois, c'est non seulement une erreur d'appréciation mais aussi un refus d'écouter ce que nous disent clairement nos amis britanniques. Peut être, sur France Culture, bientôt, des interventions de Jacques Sapir ou de François Asselineau pour rééquilibrer un peu la balance, on a le droit d'être exigeant, nous sommes sur France Culture, non ? Bien cordialement. Frédéric Piloquet - Amiens.

La Médiatrice Radio France vous répond
28/06/2016 - 11:01

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