La gestion de l’information aime à densifier des situations pour susciter de l’émotion et générer de l’audimat. Les exemples récents de la pénurie, suscitée, des carburants et de l’angoissante montée des eaux sont là pour en témoigner.
En ce qui concerne les mouvements sociaux, un phénomène identique est en train de se produire. Sans nuance, la moindre action sporadique regroupant peu de monde est fortement couverte sur le plan médiatique, comme si elle représentait un sujet majeur. On se retrouve de plus en plus dans une situation où votre suivi de l’information colle au désir de certains de faire parler d’eux.
Cet état de fait, amplifié par l’émergence de la captation des réseaux sociaux et par les commentaires de sondages peu qualitatifs, conforte l’action de petits nombres qui arrivent à exister grâce à un dangereux et excessif éclairage.
Votre rédaction se questionne-t-elle sur l’évolution de ce traitement de l’information?

Robert RAMIREZ

La Médiatrice Radio France vous répond
10/06/2016 - 16:27

Vous posez une question intéressante. Mais sachez que tous les jours, lors des conférences de rédaction qui déterminent le choix et le traitement des événements, la rédaction en chef et les équipes de journalistes s’interrogent et discutent pour, entre autres, coller au mieux à l’actualité, sans se laisser manipuler et en tenant compte de l’intérêt réel de l’information et de ce qu’elle peut apporter aux auditeurs. Les choix ne sont pas toujours faciles ni évidents; comme il ne s’agit pas d’une science exacte, il peut arriver de se tromper. Ce qui est sûr en revanche, c’est que les journalistes ne se disent pas: on va traiter tel sujet pour faire de l’audience.