Madame la médiatrice,
A l'équipe Radio France Culture "Soft Power",

Je suis heurté par le contenu de l'émission "Soft Power" du 18/11 sur le sujet "Pauvreté et numérique" et la connivence dans les échanges ('"cher Frédéric Martel", M. Noblecourt à M. Martel, "j'en ai parlé à Olivier Noblecourt qui m'a dit qu'il m'aiderai" M. Deydier à M. Noblecourt) sur un sujet aussi grave.

L'objectif de cette émission visait-il à "rassurer" la population sur les usages du numérique, qui porterait un regard trop inquiet à l'horizon de l'action publique 2022. Non évoqué, le gouvernement va numériser à 100% les services public d'ici là. Quid des mesures d'accompagnement non abordées, nettes et précises que le représentant de l’État à porté de micro n'a pas mentionné "alors que les capacités y sont" (M. Noblecourt). En citant à peu près le discours général, "l'inclusion numérique sera réglée d'ici quelques années, sauf pour les plus éloignés". La réalité est-elle aussi simpliste que cela ? Il n'en est rien, sinon pourquoi ne pas avoir présenté même brièvement la traduction dans les faits de la stratégie nationale d'inclusion numérique conclue le 13 septembre 2018. Le plan dans les grandes lignes n'a même pas été abordé par les invités, preuve de son contenu absolument creux aujourd'hui. Non, il n'y a pas les financements suffisants pour permettre aux associations et aux collectivités locales d'agir pleinement pour l'inclusion numérique. Un appel à projet pour 14M d'exclus et des milliers de bénévoles, c'est cela l'action de l’État aujourd'hui.
Je suis habitant dans le département de l'Allier. Tous les jours des agents d’accueil, secrétaires de mairie, assistantes sociales, associations se heurtent aux services numériques sans accompagnement des utilisateurs et non simplement "les pauvres" (habitants, professionnels). Nous découvrons tous les jours de nouveaux dispositifs sans aucune information préalable, dernier en date "www.telerecours.fr". Je rejoins Mme. Sfez, il ne s'agit pas d'un problème de compétence pure et dure. Quid de la gestion catastrophique de la plateforme ANTS (cartes-grises, permis de conduire) après 1, 5 ans de généralisation subie et qui pose toujours autant de problème, des services civiques qui se multiplient au sein des agences pôles emploi/CAF comme emploi permanent pour faire de la "médiation", de la suppression des guichets sans mode alternatif au numérique pour accompagner les usagers dénoncée par le Défenseur des droits, le développement de la banque en ligne et suppression des distributeurs automatiques de billets... Nous n'attendons pas de grands principes "pour rompre l'impuissance des politiques publiques", nous voulons des actes (ex: "muscler les travailleurs sociaux" comment ? qui ? par quoi ?). Message des invités, patienter. Veines tentatives de M. Martel et Mme. Sfez d'obtenir des "trucs" avec M. Deydier en seconde partie.
S'il s'agissait d'assurer une présentation de la politique gouvernementale (l'un des premiers dématérialisateur) et faire de la pub à We Tech Care sans contradicteur c'est réussi. Nous connaissons la position ambiguë d’Emmaüs Connect, invitée à tous les grands rendez-vous par les autorités publiques comme une rock stare. Il est temps de traiter ce sujet autrement que par la grande culture de M. Noblecourt citant Éric Maurin "le Ghetto français", Esther Duflo "l'expérimentation sociale" et Emmaüs Connect qui ne veut même pas ouvrir un bureau en Auvergne...

A voir, "journée nationale de la cohésion sociale et du numérique" du 17 mais 2018 et les questions du public :
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/publications-10983/article/journee-nationale-de-la-cohesion-sociale-et-du-numerique

Vous remerciant pour la transmission du message à l'équipe "Soft Power".
Bien cordialement.

H.A

La Médiatrice Radio France vous répond
12/12/2018 - 12:05

L’équipe de Soft Power  vous répond :

Cher Monsieur,

Merci pour votre message dont nous accusons réception. Les questions que vous posez sont pertinentes mais il ne s’agissait pas de notre émission. Nous avons choisi une association généralement reconnue pour répondre à la position officielle – ce qui est notre mission –, et on peut bien sûr toujours débattre du choix de l’association – mais le monde associatif est ainsi fait que tout le monde peut discuter à l’infini de tel ou tel choix ! Dans d’autres émissions – dont celle, plus récente, du 2 décembre que vous ne citez pas et qui pourtant répond en partie à vos préoccupations : à réécouter ici : https://www.franceculture.fr/emissions/soft-power/soft-power-le-magazine-des-internets-du-dimanche-02-decembre-2018 –, nous avons reçu d’autres associations qui ne s’intéressaient pas seulement « aux pauvres », pour vous citer.

Nous ferons bientôt une émission sur Pôle Emploi et d’autres sujets qui nous permettront de compléter ces émissions.

bien à vous,

L’équipe de Soft Power