Bonjour France Culture,
Votre invité du matin 7-9 est très intéressant et fournit un regard posé et éclairant sur la pandémie en cours. J'ai aussi apprécié l'honnêteté avec laquelle il s'est déclaré surpris des impacts socio-économiques de la pandémie et du peu de résilience de nos sociétés à ces évènements. Il y a là pour moi une surprise de longue date dans l'incapacité d'une grande partie de notre élite (pour certains ils le savent mais tant qu'ils s'enrichissent) à ne pas comprendre une chose aussi essentielle qu'évidente à laquelle le bon-sens suffit à fournir l'accès: une société hyper perfectionnée technologiquement, fonctionnant dans une grande dépendance (logistique) à des productions très éloignées des consommations et composées d'individus parfaitement incapable de subvenir à 10% de leurs besoins premiers sans l'appendice d'un appareil, d'une institution, etc ... est une société de résilience quasi-nulle. Nous entrons dans l'ère des dangers globaux (climatiques, pollutions issue du mode industriel, pandémies ....) alors que nos sociétés occidentales ont été formées à remplir des tableaux excel et "gérer des flux" (pour faire vite). Nous sommes une formule 1 (d'où déjà le caractère inégalitaire de ces sociétés => tout le monde ne peut avoir la formule 1) qui va devoir emprunter des chemins de terre sans le soutien de mécaniciens confirmés ni aucune pièce de rechange. Lire Ivan Illich ferait du bien à tout le monde mais .... tout le monde avait (en étant honnête avec soi) à peu près vu dans les années 70 qu'Illich disait des choses importantes (même Attali, c'est dire, vue que le mot décroissance était un peu à la mode en ces temps là puis .... là où le vent (et les honneurs) te mène ....) mais ... ce n'est pas ce que le monde "qui s'éclate, qui investit, qui entreprend" voulait entendre à l'époque. Et bien tant pis pour lui (et pour moi aussi du coup => je ne lui dis pas merci d'avoir à ce point enlaidit et pollué ma campagne).
La tentative de résilience (sanitaire, écologique, pacifique, etc ..) ne fait que commencer.
Bonne semaine (malgré tout).