J’adore vôtre programmation, en général, mais suis tombée de ma chaise ce matin et reste très en colère d’avoir entendu au réveil cette China son dont  les paroles vantent les violences faites aux femmes (c’est la vie à 7.22-25). Je cite « je prends les filles et si elles ne veulent pas je les cogne » !!!! A l’heure où l'on se démène pour faire changer le regard sur ce sujet, je reste perplexe. Merci de votre attention a ces sujets qui doivent être l’affaire de tous. Sans censure il y a un assez beau répertoire pour ne pas compromettre. Bien cordialement

La Médiatrice Radio France vous répond
27/11/2019 - 17:51

La réponse du directeur de la musique de France Inter à retrouver ici :

Vous avez été plusieurs auditeurs à exprimer votre indignation à l’écoute du titre de Nino Ferrer « Le blues anti-bourgeois » face B du 45 tours « Oui mais ta mère n’est pas d’accord » de 1970.

A aucun moment notre volonté n’a été de choquer ou de blesser et si c’est le cas nous vous prions de nous en excuser.

En revanche, pour une meilleure compréhension, il est important d’apporter une précision à la lecture de cette chanson.
Il faut y voir la satire d’une classe sociale moquée par l’auteur.
Un dandysme qu’on peut juger grossier mais qui se veut volontairement provocateur.
Il nous semble que la bonne santé d’une société est de pouvoir encore faire dans la caricature et de ne pas être dans la censure.
Il est évident que le service de la musique de France Inter ne cautionne aucune violence quelle qu’elle soit.

Mais visiblement il était plus facile d’être dans le deuxième degré en 1970 qu’en 2019.

Nino Ferrer, artiste parfois humoristique, parfois plus sombre, mais toujours d’une grande sensibilité, aurait sûrement goûté avec plaisir d’être encore irrévérencieux à notre époque.

 

↓Réaction de l’auditrice à la réponse du directeur de la musique de France Inter :

Merci d’avoir pris le temps de répondre.
Je suis profondément ouverte à la critique sociale, à la capacité des artistes à se moquer, de critiquer, d’être irrévérencieux. Il est cependant des moments où les artistes s’égarent, où les programmateurs font quelquefois des erreurs. Programmer cette chanson le jour des annonces du plan pour protéger les violences faites aux femmes me semble si ce n’est maladroit, voire provocateur, possiblement provocateur vu le ton de votre message quelque peu donneur de leçons.
La bonne santé d’une société est aussi de s’interroger sur les messages du passé et la façon dont on a envie de transmettre l’œuvre des auteurs.
Nino Ferrer a fait nombre de belles chansons, certaines provocatrices, d’autres moins. Je préfère penser, contrairement à vous, que s’il était encore parmi nous, il aurait sans doute reconsidérer le contenu de cette chanson, et possiblement sa position plus facilement que vous ne semblez avoir envie de le faire …