Bonjour Madame,
je me permets ce petit mot car je suis révoltée par l'emploi du mot "primes" en ce qui concerne l’Éducation Nationale.
Que notre ministre Blanquer l'utilise avec cynisme pour diviser et tromper les citoyens, évidemment ! mais que les journalistes s'engouffrent dans cette formulation sans vérifier le sens de ce mot me révolte !
Pour le citoyen-travailleur français le mot "prime" renvoie toujours à un "cadeau" ("prime d'intéressement", "13ème mois" ... "prime de Noël" ...), ou à une "prime" concernant la nourriture ("prime de panier"), bref à un versement d'argent qui ne correspond pas à du temps de travail.
Dans l'éducation Nationale ce genre de cadeau n'existe pas.
Il existe des suppléments de rémunération (ISOE pour la fonction de prof principal, ou HSE Heure Supplémentaire d'Enseignement ...) mais ces suppléments correspondent toujours à un temps de travail réellement effectué !
Pourquoi donc utiliser ce vocable si ce n'est pour diviser le peuple et faire accroire que l'herbe est plus verte dans le pré du voisin ?
Détourner le mot "prime" de la référence commune est dangereux ; ce genre d'approximation a des conséquences politiques (divise la population, contribue au sentiment d'injustice) !
Bref, vos journalistes pourraient-ils s'informer sur ce dont ils parlent avant de mener une interview, veiller à utiliser un vocabulaire précis (les "primes" n'existent pas dans l’Éducation Nationale), être vigilants quant à leurs formulations, leurs questions, être capable de rebondir, contredire les invités qui s'expriment (volontairement ?) de façon floue ou ambiguë ?
La position de journaliste est - ou devrait être - éthique.
Transmettre une information a des conséquences, implique d'avoir conscience de sa responsabilité (politique) ; si le vocabulaire est imprécis, toutes les dérives deviennent malheureusement possible.