Bonjour,
J'aimerais attirer votre attention sur le grand silence qui entoure le travail réalisé par les professionnels qui accompagnent les adultes handicapés en établissements spécialisés.
Je suis directrice d'un foyer de vie qui accueille 30 résidents. Depuis le début du confinement, les professionnels sont au quotidien auprès d'eux, dans des conditions difficiles.
L'établissement est dit "établissement d'accueil NON médicalisé"... ce NON est lourd de conséquence. Nos financements relèvent seulement du Conseil Départemental, l'ARS ne nous "connait" pas. De fait, nous ne recevons pas les informations qu'elle transmet. Je les reçois par le biais de mon réseau professionnel... Nous ne bénéficierons pas non plus d'une livraison de masques, nous ne sommes pas prioritaires ! Pourtant nos résidents sont des personnes dites "fragiles". Aux TSA dont ils sont porteurs s'ajoutent des pathologies ou des handicaps associés.
Nous avons pourtant réussi à mettre en place des procédures dignes des Maisons d'Accueil Spécialisées (MAS) ou des Foyers d'Accueil Médicalisé (FAM) grâce à l'engagement des tous les salariés, infirmière (2 jours par semaine), éducateurs et éducatrices, Aides Médico-Psychologiques, Maitresses de maison, personnels administratifs et de maintenance, présents au quotidien. Ils rassurent, soignent, gèrent les troubles du comportement que génère le confinement... malgré leur inquiétude et leur fatigue. Aujourd'hui nous fonctionnons avec 75% des effectifs.
Il faut aussi rassurer les familles qui ne peuvent plus recevoir leurs enfants le week-end et là encore ils sont en première ligne.
Cette situation est certes marginale mais il pourrait être bien d'en parler un peu... ça leur mettrait certainement du baume au coeur.
Je me tiens à votre disposition si vous souhaitez échanger à ce sujet.
Grand merci pour la qualité de vos émissions, tout particulièrement les journaux du matin qui rythment mon départ au travail.