Faut-il rappeler à nombre de journalistes et producteurs de RadioFrance qu’à part la conjonction de coordination « et », tous les « et » finaux de mots sans exception (« budget », « projet », « décret », « archet ») se prononcent par un « è » ouvert comme dans « baleine » (phonétiquement [ɛ]), et non « budgé », « projé », « décré » comme dans « blé » (phonétiquement [e]) ? Il en est de même des « ais « ou « aix » terminaux : « français », « anglais », « paix » ne doivent pas se prononcer « francé », « anglé », « pé » comme on l’entend trop souvent, mais « francè », « anglè », « pè », comme dans « peine ». Ne peut-on exiger de tous les professionnels de la radio (je ne parle pas des invités, pour lesquels la courtoisie impose de taire leurs fautes) qu'ils parlent ce français "standard" (celui des dictionnaires, des académies), le seul à même de ne heurter personne. Car on ne peut invoquer ici des accents régionaux, pour lesquels une forme d’indulgence serait requise ; non, cette récente mais très contagieuse dérive langagière transgresse à l’évidence toutes les origines locales. Et que ceux qui doutent qu’il s’agit là du bon usage de notre si belle langue consultent n’importe quel dictionnaire de rimes, qui leur confirmera qu’aucune confusion ne doit être possible dans la prononciation des fins de mots du français.