Monsieur Bruno Denaes,

Je vous faire part de mon incommensurable peine, de mon profond dégout et de ma révolte par la chanson soi-disant "humoristique" intitulée "La mort du torero Fandiño" de M. Frédéric Fromet, diffusée le vendredi 23 juin dernier à compter de 17h par France Inter dans l'émission “SI TU ÉCOUTES, J'ANNULE TOUT”.

Moi et tout mon entourage aimons les corridas de toros et sommes très affectés par la mort tragique du Maestro Ivãn Fandiño des suites d'une grave cornada dans les arènes d'Air-sur-Adour le 17 juin dernier et nous n'acceptons pas que l'on manque de respect envers Ivãn qui laisse dans le deuil une jeune femme, une petite fille de 4 ans, une famille éplorée et des millions d’aficionados qui l’admiraient, en France, en Espagne et dans le monde entier.Nous revendiquons l’honneur d’être d’entre eux. Frédéric Fromet et ceux qui, près de lui, comme le montrent vos images, se sont grassement réjouis des paroles de sa chanson, bêtes et méchantes jusqu’à l’obscénité, ont insulté la mémoire du torero, mais aussi sa veuve, sa petite fille, tous ceux qui l’aimaient, nous ont insultés.

D’autre part, s’il est licite de ne pas aimer les courses de taureaux et de souhaiter leur prohibition, ça n’autorise pas n’importe quoi. Un tel procédé est indigne d’une radio de service public.

C'est pourquoi, par la présente, je réclame les excuses publiques de M. Fromet, des producteurs de l'émission et de la direction de France Inter. Je demande un droit de réponse que Je délèguerai à l’Observatoire National des Cultures Taurines.

Vous en remerciant par avance, je vous prie de croire, Monsieur Denaes, en mon profond respect.

Raïssa PELFRENE

La Médiatrice Radio France vous répond
28/06/2017 - 13:20

Madame,
J’ai pris connaissance du courriel dans lequel vous vous indignez de la chanson de Frédéric Fromet sur la mort du toréro Iván Fandiño.
Je comprends tout à fait l’émotion qu’elle a pu susciter et je voudrais vous assurer qu’il ne s’agit pas dans cette chronique de se réjouir de la mort d’un homme.
En effet cette chronique s’intègre dans une émission satirique dont l’humour noir est le ressort principal. Elle est par nature caricaturale, parodique, outrancière et c’est la loi du genre.
Cette liberté de ton est une protection traditionnellement offerte à l’expression humoristique.

Dans sa chanson Frédéric Fromet prend en effet clairement le parti des antis corridas mais le caractère clivant de son propos reflète aussi la fracture immense au sein de la société
française que provoque la tauromachie.
Par ailleurs je tiens à contester qu’il y ait eu un quelconque appel à la violence ou à la discrimination en la circonstance, précisément en raison du caractère dénué de sérieux de cette « chanson ».
Par ce courriel je voudrais aussi exprimer toute ma compassion à l’égard de la famille d’Iván Fandiño, sa femme, sa fille, ses parents.
Laurence Bloch.
Directrice de France Inter