A écouter Alain Finkelkraut ce samedi, j'ai cru,comprendre que pour lui l'affaire Matzneff était surtout un drame de la jalousie, Vanessa Springora reprochant essentiellement à son amant de ne pas lui être entièrement consacré. Et le dialogue suivant laissait entendre qu'en fait, GM avait un réel amour pour elle, comme il l'avait écrit dans "la prunelle de mes yeux", et au total donc, qu'elle se trompait du tout au tout.
Je dois dire que même si cette interprétation est vraie, cela ne change rien, la conduite de l'écrivain étant de toute façon odieuse, au moins avec les autres adolescentes pour lesquelles il aurait abandonné l'élue. Je dois dire que tout cela m'a fait pensé aux "liaisons dangereuses", où l'amour, vrai pour une fois, ne suffit pas à la rédemption du héros coupable par ailleurs, et qui meurt de n'être pas cru. La pureté d'un moment, à la supposer réelle, ne peut réparer les méfaits antérieurs. Et finalement, il y aurait une espèce de justice ironique dans la souffrance subie du fait de la seule qu'il aurait aimé.
Ajoutons puisque j'écris, que la distinction faite par Alain Finkelkraut est très juste entre pédophilie et détournement de mineure. Mais cela ne dédouane en rien GM qui a toujours affirmé, sauf erreur de ma part, qu'il avait des relations sexuelles avec des enfants. Que sa relation avec VS ne doive pas être qualifiée ainsi n'est qu'un rideau de fumée brandi devant ses turpitudes réelles. Ajoutons que détournement de mineure, ce n'est pas non plus très positif, en tout état de cause.