Bonjour. Je souhaite m’adresser à Alain Finkelkraut :
Cher Monsieur. Je me permets de vous écrire via le seul canal qui m’est disponible sur le site de France Culture, celui du médiateur. Avec toute la presque honte de m’adresser avec une langue bien vulgaire, à vous qui maniez et notre langue et notre culture avec un art que je déguste le samedi matin. Votre prise de position à venir sur les éoliennes me surprend, voire me déçoit : la périurbanisation (résidences, centres commerciaux ...) a beaucoup plus abîmé les paysages que les éoliennes ne le feront jamais ; elle a en outre dévoré notre biodiversité et déverse dans l’atmosphère les gaz à effets de serre d’une mobilité contrainte, sans choix de mode de transport autre que la voiture. Les paysages évoluent et sont depuis longtemps le résultat de l’action de l’homme. Les forêts jurassiennes sont ainsi passées de feuillus à sapins et épicéas pour répondre à la demande des XVIIème siècle et suivants. Bocages et vergers ont énormément disparu au cours du XXème siècle, dynamique qui se poursuit avec la croissance de la forêt. Les barrages hydroélectriques font partie de notre patrimoine. Une architecte me disait récemment que l’implantation des éoliennes devrait faire l’objet d’un travail sur leur implantation intégrant des qualités relevant du land art. La question que votre émission a posé du devenir des déchets des éoliennes me paraît beaucoup plus pertinente, bien que devant être posée à l’aune de celui des déchets nucléaires, seule alternative à ce jour si l’on exclut le retour en arrière et aux voitures à chevaux. Enfin, j’aimerais vous dire que la qualité de nos paysages touche autant la sensibilité des ruraux profonds que celle des urbains, chacun l’appréciant avec tous les critères de son paysage mental et de ses préférences esthétiques. Je peux en témoigner très directement. Merci encore pour vos émissions, continuez. Recevez mes très respectueuses salutations.