Très fidèle auditeur de France Culture depuis son origine et de l'émission Réplique en particulier, j'ai été agréablement satisfait par la position très bien argumentée de Sandrine Treiner pour défendre Alain Finkelkraut et pour maintenir une des meilleures émissions de mon antenne préférée. Je voudrais inciter les contempteurs du philosophe-producteur à adopter l'état d'esprit qui sied à une radio où l'on prend le temps de poser les problèmes et d'en faire l'analyse avant de conclure en fonction de préjugés aveugles aux points de vue qui hérissent et sourds aux arguments qui dérangent. Si l'émotion doit avoir sa part dans la littérature, elle ne doit pas interdire l'objectivation et la réflexion, en particulier lorsque l’on traite de sociologie, philosophie ou politique. Pour avoir suivi Alain Finkelkraut sur LCI depuis qu’il a été appelé à intervenir en qualité d’invité, j'ai pu profiter de sa réflexion dans cet autre rôle. J’ai bien écouté sa pensée et la logique de son commentaire sur la scandaleuse affaire Olivier Duhamel et il m’a convaincu. J'ai bien pensé qu'il dérangerait certains et surtout certaines mais je n'ai pas pensé que ces censeurs obtiendraient sa tête sur une chaîne d’infos continues qui s'efforce d'ouvrir les débats ; notamment en recourant à des intervenants de la qualité de A. Finkelkraut et quelques autres. Le tribunal populaire l’a emporté. On comprend pourquoi sur une chaîne jalouse d’une audience très convoitée. Et c’est bien la limite de ce modèle médiatique. Je me réjouis que France Culture, qui peut à bon droit s’enorgueillir de son taux d’audience, ne cède pas encore à la tyrannie des spectateurs et à des biais culturels réducteurs. Si France Culture veut rester une référence sans équivalent, la qualité de ses intervenants et de ses productions doit rester sa seule boussole. Elle doit se préserver, autant que faire se peut, de tout dogmatisme y compris soft ; a fortiori intolérant. Un vieil auditeur fidèle.