On entend de façon automatique sur les antennes : « les sécheresses qui vont augmenter avec le réchauffement climatique »
Cette affirmation maintes fois répétée est peut-être instinctive mais elle est totalement fausse physiquement.
Le réchauffement climatique s’accompagne d’une accélération du cycle de l’eau : davantage d’évaporation sur les océans, plus de précipitations sur les terres.
Une sécheresse résulte au contraire d’un manque de précipitations depuis plusieurs mois. Elle est donc théoriquement plutôt la conséquence d’un refroidissement.

Concernant la sécheresse de cet été en France, c’est plus complexe car il n’y a pas encore de refroidissement global, bien que la température de la planète soit stable depuis 2016, et même en légère baisse. L’écart de température terres-océans par rapport à la moyenne 1910-2000 est passé de 1,05°C en 2016 à 0,87°C en 2022 (au passage il n’y a plus « d’urgence climatique », expression que l’on entend aussi répétée à l’envi...) . Voir la NOAA, administration US :

Le climat en un coup d’œil | Centres nationaux d’information environnementale (NCEI) (noaa.gov)
https://www.ncei.noaa.gov/access/monitoring/climate-at-a-glance/global/time-series/globe/land_ocean/12/7/2016-2022?trend=true&trend_base=10&begtrendyear=2016&endtrendyear=2022

Les faibles précipitations de ces derniers mois viennent surtout d’une faible activité solaire, principal paramètre dans l’évaporation des océans. En effet nous venons de traverser un minimum solaire qui s’inscrit entre le cycle 24 et le cycle 25, et même si la remontée d’activité du cycle 25 semble rapide, elle reste faible en valeur absolue comparée aux cycles 21 22 23. On peut comparer en déplaçant le curseur sur les années situées sous le graphique, voir ci dessous :

| de progression du cycle solaire NOAA / NWS Centre de prévision de la météorologie spatiale
https://www.swpc.noaa.gov/products/solar-cycle-progression

Je me permets donc de contester des phrases répétitives toutes faites telles que « l’urgence climatique », c’est un peu plus subtile que ça de nos jours, ou « les sécheresses conséquences du réchauffement climatique », c’est sans rapport.
Est-il possible que les journalistes scientifiques de vos antennes soient un peu plus prudents et précis dans leurs affirmations ?

Plus généralement sur les questions climatiques il convient d’être attentif aux paramètres qui président aux changements. En particulier il est vrai que nous sommes parvenus à bien modéliser l’effet de serre, citons par exemple le CEA/DRF/LSCE, sauf que l’effet de serre n'est pas le seul paramètre. Bien au contraire il est très marginal dans les paramètres qui influent sur le climat, loin derrière la position de la Terre par rapport au soleil et l’activité solaire cyclique.