Aujourd'hui, à propos des horreurs commises par Boko Haram, une journaliste nous parle d'une mère "dévastée", probablement sans réaliser qu'elle utilise un anglicisme ; parfaitement superflu car n'importe quel dictionnaire vous traduirait "devastated" par "abattu, accablé de chagrin, anéanti, bouleversé, effondré".
Dans un autre domaine, une de ses consœurs, relatant l'ensemble du procès de Charlie Hebdo, évoque les caricatures du "Prophète" pour parler de Mahomet. Que les Musulmans l'honorent par ce titre, c'est leur droit, mais une journaliste du service public n'a pas à reprendre le mot à son compte, pas plus qu'elle ne pourrait nous parler de "Notre Seigneur" à propos du Christ, ni du "Saint-Père" à propos du pape.
Il est regrettable que certains journalistes, pourtant des professionnels de la parole, ne soient tout simplement pas conscients du vocabulaire qu'ils utilisent à l'antenne.