Je suis médecin généraliste dans le Finistère, près de Landerneau, en zone semi-rurale. Nous faisons partie des "oubliés" durant cette pandémie. Les médias ne parlent jamais de nous, mais nous sommes toujours en première ligne, tout comme le personnel de l'hôpital. Nous sommes épuisés, comme tous ces soignants. Nous faisons partie de ceux qui risquent d'attraper le COVID car les plus exposés, tout comme les dentistes, les sage-femmes... Nous ne sommes pas reconnus lorsque nous tombons malades du COVID (c'est mon cas actuellement. Nous ne touchons aucune indemnité pendant la période d'isolement, ni de la CPAM, ni de la caisse dont nous dépendons. Nous sommes ceux qui dérangent..." De quoi vont-ils se plaindre alors qu'ils gagnent beaucoup d'argent?"
Nos revenus baissent : la consultation est à 25 euros depuis 2015! Si vous faites votre travail correctement, vous ne voyez pas plus de 20 patients par jour. Le travail a changé : plus de spécialistes... Les patients stressent, le médecin stresse aussi ; il passe des heures au téléphone pour essayer d'avoir des rdv rapides auprès des cardiologues, des dermatologues, etc... Et si vous comparez les revenus mensuels d'un médecin généraliste à ceux d'un employé travaillant aux 35 heures, versus 44/50 heures par semaine!
Enfin, la liste est longue et le sujet mérite d'être approfondi. Il y a quelques mois, lors du journal d'informations du matin, une petite phrase m'avait interpellée : il indiquait que notre profession était très impactée par le suicide et que notre métier avait un des taux les plus élevés de suicides dans notre société.

En espérant que mon message face l'objet d'une réflexion et d'un prochain thème lors de votre émission,