Bonjour,
je suis à chaque fois très étonné des pratiques du tutoiement et de l’utilisation du nom et du prénom dans les échanges avec les auditeurs.
Systématiquement, les auditeurs sont appelés par leur prénom pendant qu’on s’adresse de façon plus formelle (monsieur, madame, nom de famille) aux invités. P. ex. ce matin « Nicolas » interpelle l’invité, Manuel Valls. Nicolas appelle le premier ministre « Monsieur Valls ». Celui-ci adresse sa réponse à « Nicolas ». Pourquoi donc on ne discuterait pas à pied égal entre « messiers » ou bien entre « Manuel et Nicolas » ?
Je me méfie profondément de cette hiérarchie implicite, entre le peuple et ses représentants ou à d'autres occasions, celle entre les "experts" et les "profanes".
Cette pratique s’observe de façon plus violente encore dans beaucoup d’administrations, universités, entreprises, où les supérieurs hiérarchiques se permettent souvent de tutoyer les « plus jeunes », les « moins expérimentés », les « plus récents dans l’institution », pendant que ceux-ci répondent en vouvoyant. Un archaïsme à l’apparence de bonhomie qui illustre bien les scléroses de la société française.
Je propose que France Inter se fasse précurseur de la modernisation en imposant une communication à niveau égal aux invités, journalistes et auditeurs.

La Médiatrice Radio France vous répond
27/10/2016 - 11:12

Il ne s’agit nullement de hiérarchie, mais d’un côté pratique. Comme nous ne citons pas le nom des auditeurs qui passent en direct, nous les appelons tout naturellement par leur prénom. Avouez qu’il serait ridicule de les appeler « Monsieur Pascal » ou « Monsieur Jules »… Quant aux hommes politiques, nous les appelons d’une manière générale par leur prénom et leur nom, et non plus, comme par le passé, par cette déférence surannée d’un « Monsieur le ministre » ou « Monsieur le Recteur ».

Enfin, le tutoiement ne concerne pas l’antenne, sauf, éventuellement, des émissions de distraction. Mais sachez que, hors antenne, le tutoiement est généralisé à Radio France sans distinction de niveau hiérarchique; un rédacteur en chef et un journaliste débutant se tutoient sans problème. Et ici même, c’est ce qui se fait au sein de l’équipe du médiateur entre nous et notre étudiante en formation en alternance. Tout cela est bien normal puisque nous travaillons ensemble au quotidien.