Tirs de mortiers et de LBD, des tensions ? Utilisez le mot juste !
Je ne supporte plus la manière lénifiante dont certains journalistes évoquent ce qu'en bon français on appellerait des violences ou des affrontements, et que lesdits journalistes s'obstinent à qualifier de "tensions". En l'occurrence, votre journaliste nous parle aujourd'hui, dans le Fil info, des "tensions" dans le quartier de Planoise à Besançon pendant la nuit du 14 juillet : abribus fracassés, poubelles incendiées, pétards jetés sur les policiers, ces derniers ripostant par des tirs de LBD – je la cite de mémoire. On croit rêver : que doit-il arriver pour qu'on appelle un chat un chat et ces évènements des violences, ou des affrontements, mots que le journal régional, l'Est républicain utilise en toutes lettres. Quand on sait les dégâts occasionnés par les mortiers d'artifice et les LBD, on se demande si les journalistes minimisent à dessein ou s'ils utilisent machinalement les clichés propagés par les médias, sans réfléchir à leur signification. Le mot "tensions" ne peut désigner qu'une atmosphère tangible d'hostilité qui pourrait dégénérer à tout moment. On n'en était plus là à Besançon dans la nuit du 14 juillet !