Bonjour,
Je suis un auditeur assidu de France Inter depuis de nombreuses années, et je compte le rester parce que je considère votre chaine au dessus de la moyenne en télé et en radio, et ce notamment pour la qualité de vos émissions de vulgarisation scientifique.

C'est important pour moi de le préciser, car c'est la raison pour laquelle je m'adresse à vous : je pense que les journalistes de France Inter ont la volonté et les moyens d'améliorer le traitement général de l'actualité sur la question de la vaccination. Car, oui, il faut l'améliorer.
Sur les réseaux sociaux, les sites de fake-news etc... on retrouve des quantités effrayantes de rumeurs, de propagande aberrante contre la vaccination. Ce n'est pas surprenant. Ce qui est plus inquiétant, c'est de voir ces rumeurs se propager dans les média professionnels, y compris, donc sur une chaine comme la votre.

Je crois que vous ne mesurez pas (peut-être par modestie?) l'importance de votre tache de vulgarisation et d'information scientifique. Il ne s'agit pas simplement d'assouvir la curiosité ou de répondre à la demande d'auditeurs d'un certain type. Il s'agit véritablement d'information et d'information capitale, car elle peut sauver des vies.

J'ai peur de voir fleurir des émissions de débat, où l'on opposerait partisans et opposants aux vaccins. Ce concept est aussi grave que d'opposer à égalité historiens et révisionnistes.
Le traitement des rumeurs anti-vaccination relève de l'enquête scientifique (y a-t-il des raisons de s’inquiéter?) mais aussi d'une enquête journalistique. Qui sont ces gens qui nous disent de nous inquiéter? Que font-ils? Quelles sont leurs intentions?
Ces gens vivent de la vente de livres, conférences et films de propagande, destinés au grand public, et non comme on pourrait l'attendre de personnes soucieuses de la santé publique, de recherche et d'investigation scientifique.

Ne pas donner la parole aux anti-vaccins n'est pas un acte de censure, c'est un mode d'information : celui de ne pas relayer des fake-news, et de donner aux gens les armes critiques pour analyser ce flot de rumeurs dans lequel nous baignons constamment.

Je prends un exemple récent pour montrer à quel point ce travail est vital.
Si Vincent Josse, qui n'est pas journaliste scientifique et qui simplement souhaite faire une émission culturelle avec une grande actrice, si Vincent Josse avait pu, même a posteriori (mais je pense que la séquence était préparée?), indiquer que le jeune homme décédé de la rougeole en Suisse était atteint d'une leucémie, et donc immunodéprimé, et donc exposé au risque de contagion dans une population où la couverture vaccinale des immunocompétents est en baisse, s'il avait pu préciser cela, l'information aurait été rétablie, et les futurs patients fragiles, femmes enceintes, et nourrissons, auraient moins à craindre pour leur vie.
Merci.

La Médiatrice Radio France vous répond
06/09/2017 - 15:20

Nous vous remercions de votre message. Il a été lu par le médiateur et transmis au service concerné par vos questions ou vos réactions. Même sans réponse personnelle de notre part, de nombreuses contributions sont relayées sur les antennes de France Inter, franceinfo et France Culture dans les Rendez-vous du médiateur ou dans Les infos du médiateur, lettre hebdomadaire destinée à tous les responsables de Radio France. Elles inspirent également des articles explicatifs à retrouver sur notre site mediateur.radiofrance.com